Tu serres des dents.
Premièrement, la machine à café ne fonctionnait pas. En tout cas, pas entre tes doigts. Rien que ce matin, tu avais dû appeler Sonny une fois de plus pour qu'il te remette le bluetooth dans ta voiture. Et maintenant ça. Tu commençais à croire que tu devais être maudite avec la technologie. Comme avec ton téléphone portable qui passait des appels seul depuis ta poche, comme possédé.
Deuxièmement, t'étais en uniforme normal. Journée calme. Beaucoup trop calme. Avec ta chance de la journée, on t'appelerais probablement pour un braquage à dix minutes de la fin. De quoi te faire enrager.
Dernièrement, tu te sentais observée. Voilà qui par contre, n'était pas une impression. Tu sentais qu'elle avait quelque chose à te demander. Tu savais, aussi, qu'elle était déjà passée voir ton grand-père pour lui poser des questions que tu considérais comme indiscrète venant du commun des mortels. Encore plus quand il s'agissait d'une flic normale. Pas comme... Pas comme toi quoi, qui en plus de ton boulot de veilleuse de la loi de jour, enchaînait des heures pas possible de partie de cache cache avec les monstres.

Alors tu soupires, te retournant vers elle, te perdant un instant dans ses yeux et en oubliant ce que tu voulais dire. Putain mais quelle idée d'avoir des collègues si canon aussi. Tu te reprends, secouant la tête avant de sourire malgré toi, solaire jusqu'au bout des doigts.

"Hey, miss Sinclair c'est ça ? Tu arriverais à faire fonctionner la machine à café ? J'ai des mauvaises ondes il faut croire ahah..."

T'es gênée, embarrassée même. Mais ce n'est que la vérité. D'ailleurs, elle fonctionne très bien entre les mains des autres, comme d'habitude. Alors tu décide de détourner la conversation sur le sujet qui lui aussi te taraude l'esprit.

"T'es passée voir mon papy non ? Ahah, les mots circulent vite dans ma communauté."

Tu l'a rassure immédiatement, non tu ne la flic pas. D'ailleurs, la majorité des proctecteurs sont probablement au courant de son enquête depuis un bail. Personne ne laisserait le patriarche disparu sans au moins vérifier les conditions de cette dite disparition. Tu avais participé aux funérailles, en grande pompe d'après toi, trop sobre d'après ton grand-père. Tu lui aurais bien fait bouffer sa canne tiens ce jour là. Mais il pouvait être aigri, ayant perdu un vieil ami. Alors tu excusais son comportement, peut-être trop facilement.
Mais tu comprenais sa douleur, ayant toi perdu un être cher à ton coeur il y a désormais de nombreux mois.

Tu soupire, avant de te tourner vers elle, souriant.

"J'imagine que tu as quelques questions pour moi aussi ?"