First step in the big game

Ray était jeune, il venait d’atteindre tout récemment sa vingt quatrièmes années de sa vie. Un âge où il ne se voyait pas être déjà à la place de son ancien mentor. Tant de choses avaient changé récemment. En commençant par le décès de Claus. Une personne que le garçon appréciait beaucoup, même si celui-ci était plutôt difficile à vivre. Ray avait réussi à trouver quelque chose qu’il suspectait que les autres ne trouvaient pas. Avec ses apparences froides et sèches, il passait outre pour voir la réelle personne. Une personne que Ray regardait, qu’il cherchait souvent du regard pour avoir son approbation. Mais désormais, il n’était plus là. Ray était seul. Remplis de plusieurs doutes.

Mais si une chose était certaine, c’était sa détermination, il ne voyait pas le fait de devenir Tristan comme prendre la place de Claus, mais comme plutôt continuer son combat. Il s’en serait voulu de ne pas l’avoir fait. Désormais, il combattait avec ses convictions, là où Claus se tenait tantôt. Il était debout dans la pièce, où il se souvenait discuter avec lui, se souvenant de l’odeur de son thé qui venait lui détruire son odorat. Mais l’ancien écuyer avait fini par s’y faire. Sentiment de nostalgie qui montait dans le cœur du jeune homme. Avant de se souvenir qu’il n’avait plus le temps de se l’accorder. Il avait un nouveau rôle à jouer, et Ray devait changer, se durcir.  Il sortait de la pièce pour aller rejoindre Fenrir. Galahad. Mais il ne l’avait pas contacté pour rencontrer le paladin, il espérait plutôt rencontrer l’homme derrière. Si Ray était admiratif et semblait avoir ce syndrome de l’imposteur auprès de personne comme lui ou Léodagan ou bien Lancelot, il devait faire tomber cela. Il était un de leur collègue, il devait agir en tant que tel. Ray rejoignait un jardin, endroit de vie, avant de l’attendre. Son souffle dérivé de l’amour lui donnait l’envie de toucher à cette vie, c’était pourquoi, il laissait son doigt se tendre, faisait un parfait perchoir pour les deux papillons qui venaient s’y poser. Il les regardait avec un sourire. Un bref instant qui lui redonnait un peu de force. Comme s’il puisait sa force à travers eux. Avant d’entendre des bruits de pas arriver dans son dos..

Codage par Libella sur Graphiorum

First step in the big game

Ray n’avait pas fait attention à l’arrivée de Fenrir, là où son regard était toujours sur les papillons, c’était sa voix qu’il entendait, qui venait lui faire tourner sa tête, regardant l’homme revenant d’un exercice physique. Il ne semblait pas avoir encore récupéré totalement. Ray souriait, la vie autour de lui donnait une montée d’énergie. En pleine journée, les parcs et endroits verts comme ici était remplis d’oiseaux, d’insectes ou de toutes autres forme de vies. Le garçon se tournait, totalement vers lui, avant de faire quelques pas. Il venait retourner sa main, permettant aux deux papillons de venir se placer dans le creux de sa main, sans avoir l’envie de s’envoler. L’attachement commençait.

« Rien d’urgent, c’est juste qu’avec les événements, je... » il fronçait un peu les sourcils, avant de figer son regard. « Je me souviens de comment était Claus. Je ne veux pas être comme lui, dans ses façons de faire. Mais je veux être aussi solide que lui. Il avait cette facilité à rendre les personnes avec lui calme, serein. » C’était quelque chose que le jeune homme tenait à cœur. Avant c’était lui qui regardait Claus, qui le cherchait. Maintenant, c’était l’inverse. Il devait prendre en maturité d’un coup. Il devait apprendre à être un paladin rapidement. Mais Claus ne lui avait pas appris ça, il lui avait enseigné à le suivre, à l’aider, mais à prendre sa place. C’était quelque part pour ce genre d’information, des petites aides, des choses qui pourraient permettre à la dernière recrue de se mettre rapidement dans le bain. Le niveau, il se doutait qu’il était encore loin des autres, mais il ne serait jamais là s’il ne l’avait pas un minimum.

Il reprenait, jouant avec un troisième papillon, venant voler autour de sa main et des autres, tournoyant dans tous les sens, permettant d’observer ses magnifiques couleurs. «  Je ne veux décevoir personne, je ferrais ce qu’il faut pour réussir. » Ses mots étaient dit avec une vraie détermination. Ce n’était pas des paroles en l’air. L’attachement voulait savoir les ressentis qu’avait Fenrir, avoir son avis. Tout était réel à présent. Il arrivait des fois où il s’imaginait la scène, mais depuis quelques semaines, ce n’était plus simplement des rêves, c’était aussi la réalité..

Codage par Libella sur Graphiorum

First step in the big game

Ray se préparait à écouter Fenrir, l’homme était plus rustre que les autres, mais Owens trouvait son attitude plus réelle, plus humaine. Il se doutait qu’il ne mentait pas, avec ce genre d’agissements. C’était ce qu’il cherchait, il ne voulait pas entendre de choses génériques, il voulait avoir l’avis d’un réel paladin, quelqu’un qui faisait ce boulot depuis un moment.

Lorsqu’il commence à parler, Ray est déjà étonnamment calme, la présence des papillons lui permettent de contrôler ses battements, d’avoir un point de repère et garder le même rythme. Fenrir disait vrai, mais peut-être que l’attachement se fourvoyait ? Il possédait déjà une grande partie de ce qu’il demandait à Fenrir, il avait peut-être juste besoin de son approbation ? Non, ce n’était pas ça, c’était autre chose. Mais les prochains mots venaient directement résonner en lui. Le problème venait de là. Il n’essayait pas d’être lui-même. Ray essayait trop d’être ce qu’il pensait devoir être. Et non ce qu’il était déjà. Il n’était pas Claus, n’aurait jamais besoin de le devenir. Il était Tristan à présent, bien que le nom était similaire, la façon de faire ne l’était plus. Le fait que Fenrir y soit déjà passé le rassure un peu plus.

Fenrir réussissait à décrocher un petit sourire à Ray, quand ce dernier lui racontait qu’il avait fait n’importe quoi à ses débuts en voulant imiter quelque chose qu’il n’était pas. Lui rappelant bien trop son attitude. Ce n’était pas la bonne façon de faire, et Galahad l’avait probablement déjà perçu. Il venait tendre son autre main pour laisser les insectes changer d’endroit.

« Je sais pas, je sais ce que j’étais » commençait-il, avant de continuer, avec un ton qui se voulait interrogatif. « Tu as raison, j’ai l’impression que je cherchais pas à être moi-même, mais plutôt la vision de ce que Claus était. » Une vive douleur venait le frapper au niveau du cœur à l’annonce de son nom, entendre les autres parler de lui était quelque chose, le dire lui-même en était une autre. Avant de reprendre. « Il faut que je sois ma version de Tristan. » Disait-il, alors que son regard tombait, l’idée de passer sur la mémoire de son ancien maître lui faisait de la peine, mais il n’avait pas le temps pour. Il relevait les yeux pour chercher ceux de Fenrir. « Comment tu as su trouver ta voie ? Enfin, à quel moment tu t’as compris que c’était comme ça que tu allais faire ? » terminait-il, alors qu’il voyait l’un des papillons partir de sa main pour aller s’aventurer proche de son interlocuteur..

Codage par Libella sur Graphiorum

First step in the big game

Ray écoutait les mots de Fenrir. Ce dernier lui expliquait qu’il s’était remis à faire la même chose que tantôt, quand il était écuyer. Quelque part, sa logique n’était pas mauvaise. C’était certain qu’il n’avait jamais décroché le rôle sans faire du bon travail. Ray devait réussir à se l’encrer dans la tête lui aussi. Il n’était pas à ce stade-là par hasard, il n’avait pas cette discussion avec Galahad s’il n’était pas digne d’être Tristan. Tous ses choix l’avaient amené ici.

Puis, l’homme continuait, lui expliquant la dure réalité. Que quelques fois tout allait bien se passer, et d’autres, non. Bien qu’étant protecteur, qu’il faisait partie des meilleurs maintenant, ils restaient tous humains. Ils étaient tous faillibles. Owens n’en faisait pas l’exception. Tout tournait dans sa tête, quand Ray reprenait.

« Du tout, ça m’aide bien plus que ce que tu ne peux le penser. » Il faisait un ou deux pas, pour permettre aux papillons d’aller s’envoler sur une fleur à ses côtés. « Revenir aux bases, faire ce que je sais faire. Je sais que je suis perfectionniste, et ça m’aide tous les jours. Mais avec tes paroles, je dois faire attention à ne pas vouloir trop en faire. Comme tu le dis, il n’y aura pas que des victoires. » L’homme avait un regard attristé sur ces paroles. « Mais savoir ça, comment tu vois les choses, comment tu les penses, ça me permet aussi d’avoir une autre vision. De m’aider à trouver ma voie. » Fenrir l’avait convaincu qu’il ne devait pas être autre chose que son Tristan, sa version. Et c’était ce qu’il comptait faire, ce à quoi il visait à présent. L’homme pouvait penser que ces quelques paroles étaient anecdotiques, mais elles étaient bien importantes pour le jeune. Pour ce faire remercier, Ray venait lui proposer. « Tu veux aller boire quelque chose ? C’est moi qui l’offre » Une manière de le remercier de son temps et d’avoir partagé son expérience et son monde à lui.

Codage par Libella sur Graphiorum