MUSIQUE – Des heures, plusieurs, qui s'écoulent ; à faire des rondes, à tourner. De rues en rues, à explorer, attendre qu’un méfait se passe ; pour casser quelques phalanges, éclater des organes sur le platane. Mais rien. Il ne se passe rien. Les deux paladins que vous êtes Fenrir, ne voient rien. Secouant la tête de dépit, dégainant une sucette à cancer de son paquet quasi vide, Gawaïn te laisse commander en premier au food truck du coin, la rétine de l’homme scrutant encore les recoins du quartier. Toujours rester sur le qui-vive, toujours être paré, préparé. La mort de son frère l’avait forgé, jamais il ne pourrait oublier. Ta commande arrivée, c’est à son tour de choisir son menu et c’est avec rapidité que vous êtes servie. Accoudé à l’une des tables hautes, Gawaïn ne dit rien, se contente de t’écouter, en prenant une grande bouchée de son burrito épicé à souhait.

Réfléchir. Peut-être changer d’endroit ? Peut-être que vous étiez repérés ici ? Haussant les épaules, l’homme finit finalement par te répondre après avoir englouti ce qu’il avait dans le gosier. Je n'te cache pas que j’trouve ça quand même étrange man. J’veux dire… On est dans LE quartier le plus craignos de la ville, j’y ai mon bar parce que j’sais qu’il s’y passe des trucs… Et encore une fois, une nouvelle ronde et il s'y passe rien ? Gawaïn n’aime pas faire dans les théories complotistes, c’n’est pas son genre ; mais forcé de constater, qu’il y a anguille sous roche. J’commence à m’dire surtout qu’on est repérés et que ça préfère agir ailleurs plutôt qu’ici. Nouveau croc dans son burrito mexicain à tomber par terre, l’homme enchaîne aussi vite. M’enfin, j’dis ça, j’dis peut-être de la merde. Juste une intuition que j’ai.

Nouveau croc, une gorgée de coca pour faire glisser le tout, ses yeux verts scrutent encore les environs, les passent au peigne fin, analysant les passants, leurs mouvements. Mémoire photographique, il passe au scanner rétinien la populace, emmagasine les informations. Mais rien. Rien ne sort de l’ordinaire. C’est la loi de l’emmerdement maximum. Rien à gagner, ni à continuer. Et la pluie fine qui commence à tomber ne fait que le conforter dans ce sens. Putain manquait plus que la pluie… Et au loin, une silhouette ; une fraction de seconde. C'est rapide, beaucoup trop rapide, mais Gawaïn amorce un mouvement, juste un pas, avant de se raviser. Fenrir, j'suis taré ou t'as vu la même chose que moi ? Il ne sait pas si c'est la fatigue qui le fait disjoncter, ou l'envie de trouver quelque chose, d'en découdre, ou le tout en même temps. Le paladin ne sait pas, mais son intuition le trompe rarement. Nouveau croc, scrutant encore l'entrée de la ruelle, il attend, patiemment, que tu dises quelque chose.

// premier rp ensemble malgré les années derrière nous, chui joie ♡

MUSIQUE – Un soupir, profond, pour garder son sang-froid. T'es toujours comme ça Fenrir, fidèle à toi-même. Et Gawaïn, parfois, il sait pas sur quel pied danser. Haussement d'épaules, il remet ardemment un gros coup d'incisives et de canines dans son burrito, mâchant avec vélocité, tout en continuant d'te regarder d'un air un peu réprobateur. On entend que le bruit de vos mastications, ainsi que celui de moteur de certains véhicules, de la pluie qui commence à tomber un peu plus fort. Tu sais pas manger proprement putain c'est terrible. Il quitte la surface du tabouret, s'approchant du foodtruck et demandant des serviettes au restaurateur, avant de revenir vers toi et de te la poser sur le somme de ton crâne.

Tiens, gros dégueulasse. Nouveau croc, gorgée de soda, son attention reste encore braqué sur la ruelle. Non mais vraiment Fenrir, je déconne pas, je suis sérieux. J'ai pas envie d'en découdre pour rien, mais je sens que y'a un truc pas net. Gawaïn n'est pas du genre parano, bien au contraire ; il ne croit que ce qu'il voit. Sa mémoire photographique et eidétique lui ont rarement fait défaut, si ce n'est des putains de migraines. La douleur dans les jointures de ses mains commencent à le rendre particulièrement nerveux ; peut-être même qu'anxieux serait le terme le plus adapté. J'veux qu'on aille voir ok ? Pour être sûrs qu'il se passe rien.

Car il sait Gawaïn, qu'il s'en voudrait s'il se passait un truc à deux pâtés de maison, dans un secteur à sa portée ((et ne pas bouger, ça le détruirait.)) Franchement Fen', tu t'en voudrais pas s'il se passait un truc dans les environs alors qu'on est là ? C'est une question à laquelle il n'attend pas forcément de réponses ; peut-être parce que si tu lui réponds une énormité, il aura envie d't'en coller une - pour le principe. Dernier croc dans son burrito, c'est accoudé à la table, en scrutant chacun de tes faits et gestes, que Gawaïn attend un signe.

// tu vas t'prendre un coup de chaise pour bouffer comme un porc 8D ♡

MUSIQUE – Une pique, bien évidemment, le contraire l’aurait étonné venant de toi. Soupirant longuement pour ponctuer son regard qui démontre son humeur de chien, l’homme attend patiemment. Ne pas te rentrer dedans, malgré que l’envie, ce n’est pas ce qui lui manque. Cependant, il a toujours fait preuve de clémence et de par ce fait, il a fait un long travail sur son côté sanguin, sur cette impulsivité. Son regard est plus éloquent que les mots ; et tu le sais Fenrir, même s’il n’a pas de sœur, c’est pas une phrase à lâcher. Nouveau soupir, écrasant en boule le papier dans lequel se trouvait tantôt son burritos, Gawaïn fini par lâcher en le jetant dans une poubelle. Laisse ma soeur reposer dans sa tombe, épargne moi tes remarques et lève ton cul.

La patience, un jour, il saura réellement ce que sait ; mais pas aujourd’hui. Faire des rondes et ne rien croiser de suspects, quand finalement deux jours plus tard, on apprend les méfaits de monstres. Cette impuissance, plus le temps passe, moins il la supporte. Je sais que j’te fais chier, mais ôte moi un doute, t’es pas devenu paladin pour rien, non ? Mais finalement t’étais déjà debout, à lui dire que si tu restais de toute façon assis, t’allais finir par prendre racine. La pluie fine qui continue de tomber et l’aube qui commence à pointer le bout de son nez ; la nuit aura été des plus courtes, c’était à pleurer.

Tapotant du bout du pied le sol, ajustant de par ce fait ses armes, c’est en se grillant une clope digestive qu’il donne un coup de menton pour t’indiquer la direction. Ouais, cette ruelle là. J’ai vu un gars bizarre et sa gueule ne me dit rien. C’est maigre, mais dans sa gestuelle… La mémoire photographique de l’homme se met en marche. Il y avait un truc qui clochait, il en aurait mit sa main à couper ((un soulagement d’plus avoir à les piquer à la morphine.)) Tu veux que j’passe de l’autre côté pour qu’on lui bloque la sortie ? C’est pas comme s’il pouvait nous échapper de toute façon…

Secouant la tête, le protecteur amorce le pas, pressé d’en finir. La pluie éteint plusieurs fois sa sucette à cancer, mais en arrivant devant la ruelle, toute envie de la rallumer est annihilée. Ose dire qu’il y avait pas un monstre ici… Plus personne, seul un corps et du sang. Quelque chose s’active dans son estomac, mais pas de quoi lui faire rendre son repas pour autant. Fen’. Il n'est pas mort, il respire. Ce qui s’active, c’est juste un sentiment d’impuissance.

// sorry not sorry j'voulais que ça prenne une autre tournure pour rajouter de l'action, et promis on vomit pas le burrito, ça serait gâché

MUSIQUE – Quelque chose brûle en lui, ça tourbillonne, ça bous. Il sent que ça bouge, que ça grimpe et qu’il ne peut pas faire grand chose pour empêcher ça. Seulement appuyer sur les plaies, les panser du mieux qu’il le peut. Mais voilà, dans cette ruelle, de cette façon et avec tout ce sang ; les souvenirs lui reviennent. Remontent à la surface avec la violence d’un stroboscope qui achève sa rétine et sa raison. Cela ressemble tellement à ce jour maudit, où cette chienne de vie lui à prit son frère. Les ongles s’enfoncent dans la paume de sa main, secouant la tête pour retrouver une contenance dès lors qu’il entend ta voix Fen’, donner des indications au téléphone.

Partir ou rester ?
Quel est le comportement à adopter ?

Soudain les rouages de son cerveau se mettent instinctivement en marche, dans son esprit la carte de la ville se dessine, mémoire photographique et eidétique ; la migraine pointe le bout de son nez, mais l’homme reste concentré. La 6ème, le croisement avec Ceres avenue, passer par la Central avenue serait stupide de sa part, surtout s’il est couvert du sang de sa victime. Des petites ruelles ou… Les toits ? Tournant la tête, scrutant la pénombre, l’homme dégaine son téléphone et éclaire l’endroit de sa lampe torche, avant de découvrir une échelle rouillée un peu plus loin. Des traces de sang…

Fausser la piste ? Non. Il est clairement parti à la va vite. Fen’, j’crois qu’il est passé sur les toits, il va tenter de rejoindre l’Industrial street je pense, y’a des travaux, de quoi bien se cacher. Il passera jamais par Central avenue ou la Ceres avenue, il s’ferait griller. Ni une ni deux, Gawaïn n’attend pas, agrippe l’échelle et se hisse à cette dernière, grimpant en grimaçant. Le sang, y’en a sur l’échelle, à chaque barre, c’est poisseux ((c’est hideux.)) J’ai panser du mieux que je peux les plaies, t’as donné tes indications, ils seront là rapidement, on doit pas le laisser s’barrer ! C’est avec rapidité qu’il grimpe, s’essuie les mains une fois arrivé au sommet, sa phobie du sang commençant lentement à pointer le bout de son nez.

Putain, ça part pas… S’en soucier plus tard, se concentrer. Attendant que t’arrives, il scrute les environs, les traces s’arrêtent, la pluie les recouvrant pour la plupart. On va galérer à le pister, la pluie se fait plus forte, ça détruit les traces. Mais c’était sans compter sur le fait que le monstre n’était pas parti très loin… Au bord de l’extrémité du toit, prêt à bondir pour rejoindre le prochain qui n’est pas à une longueur démentielle, une silhouette qui disparaît… Fen’, là-bas ! Il vient d’sauter sur le toit d’en face !

Pourquoi n’était-il pas parti avant ? Se savait-il surveillé ? Avait-il capté le regard du protecteur sur lui ? Un piège ? Gawaïn se posa furtivement la question, mais c’est en te donnant un coup d’épaule, qu’un sourire carnassier vint finalement se dessiner sur ses traits. J’crois que la chasse commence.

Etiez-vous mauvais pour la chasse ? C'était le moment d'le savoir.

// j'prend le lead ; mon amour pour les enquêtes me perdra /ZBAF/ j'espère que la réponse te conviendra ;w; hésite pas si tu veux que j'modifie un truc

MUSIQUE – S’il y a une chose sur laquelle Gawaïn est toujours impressionné te concernant Fenrir, c’est bien ta capacité à réagir dans l’instanté. T’es pas de ceux qui se tournent les pouces, surtout quand ça concerne de dérouiller une de ces crevures. Il te regarde t’exécuter dans les airs, à virevolter, maître de tes mouvements et de ton souffle. Lui, il prend son temps, son ombre éteint les lumières environnantes, détraque les lampadaires en bas, pour plonger ce toit dans la pénombre. Quand il t’entends hurler son prénom avec ton plan en tête, seul un sourire carnassier vient étirer ses lèvres ; une cigarette est allumée avec lenteur, alors que des filaments noirs tournoient autour de lui. Lancelot se réveille. Pas besoin de me le dire deux fois. Il s’élance lentement, dans un premier temps, avant d’étendre sa jambe.

Souffle des ombres, cinquième mouvement. La jambe fauche l’air, les filaments le quittent pour s’enrouler autour de sa cible, constriction, plus la cible se débat, plus cela lui ronge la peau, s’incorpore à sa chair, pour mieux le démembrer. Souffle des ombres, septième mouvement. Et voilà, comme une scie circulaire, les filaments s’accélèrent, grossissent et rétrécissent, pour mieux découper, lacérer, éviscérer. Il est bloqué, il n’a aucun endroit où aller. Les deux paladins que vous étiez avaient deux prisons, celle des ombres et celle du vent ; il n'avait en cet instant aucune échappatoire.

Il est temps de faire dodo, à tout jamais. Souffle des ombres, treizième mouvement. Sa jambe est levée en l’air, les filaments plaquent le corps du monstre au sol, l’empêche de bouger, alors lui, d’un mouvement lourd et rapide, abat son coup, comme une guillotine. C’est un geste bien exécuté, pas de fioriture, pas besoin d’en faire des caisses ; c’est propre et rapide. Le corps est perforé, la tête est tranchée ; sa cigarette quant à elle, est totalement consumée. C’est avec lenteur que Lancelot masse son épaule, les ombres disparaissent, la lumière des lampadaires plus bas revenant à elle comme après un mauvais rêve. J’crois que c’est terminé.


// il était temps que je réponde ; sorry about that bro !