quand on tue un roi, on ne le poignarde pas dans le noir. on le tue là où toute la cour, peut le voir mourir.

C'est ainsi qu'il aimerait disparaître, à la vue de tous ; oui, que son cœur s'arrête. Constatez avec quelle aisance il s'efface en silence. Gawaïn s'impose et comme il le dit si bien en prose ; "l'homme propose et dieu dispose." Pourtant, l'homme ne croit plus en une forme de vie supérieur, non. Et à dire vrai, il n'y a jamais vraiment cru. Toute sa vie, il n'a fait que croire en lui, toujours en ses capacités ; à se hisser au plus haut de la hiérarchie, à l'inatteignable sommet. S'imposer ou s'écraser, c'est ce qu'on lui a toujours appris ; alors c'est ce qu'il a fait, sans un bruit. Il est de ceux qui poignarde à la vue de tous, tout simplement parce qu'il n'est pas lâche et que son inconscience n'a d'égal que sa nonchalance. Gawaïn est le roi de son monde, et même si celui-ci s'effondre, sa posture reste droite ; il est le pilier qui se dresse contre les âmes nauséabondes qui essaye de le destituer de son "trône". Tuer ou être tué, c'est la loi qu'il fait régner, sans vraiment la respecter ; car la vie est précieuse et c'est bien la seule chose à laquelle il ne manque pas de respect. Avec cérémonie, il prie pour les âmes de ceux qu'il envoie dans l'au-delà - récite une prière, en espérant pour eux, un monde meilleur. Car rien ne sera pire qu'ici.

J’ai observé un escargot qui rampait le long d’un rasoir... C’est mon rêve... C’est mon cauchemar... Ramper, glisser le long du fil de la lame d’un rasoir et survivre.

La vie est un long fleuve tranquille qui se jette dans la rivière et son torrent. Grondant comme le tonnerre, Gawaïn n'est qu'un concentré de violence qui ne demande qu'à exploser ; et sa vie en est le parfait livre illustré. Frôler la mort, mais survivre. Oui. le paladin subsiste. Beaucoup trop impétueux, beaucoup trop impulsif, il fonce parfois tête baissée sans véritablement réfléchir ; juste pour tenter la chance, voir s'il est du bon côté de la balance. Il n'a peur de rien Gawaïn, ni de personne ; car la terreur est un concept qui lui est toujours resté étranger ((accroc à l'adrénaline depuis qu'il sait marcher.)) Drogué en manque de nicotine, l'homme s'accroche à ses rêves, à ses idéaux éphémères qui le pousse à agir comme il le fait. Il est de ceux qui brise les lois de la bienséance autant que les os, qui bafoue ses propres règles sans états d'âme. Adepte de la manipulation, mais néanmoins honnête ; il ne passe jamais par quatre-chemins pour obtenir ce qu'il souhaite.

Comment savoir si cette journée n’est pas la dernière ? On croit qu’on a le temps. Et puis tout d’un coup, ça y’est, on se noie, fin du temps réglementaire. La mort est le seul rendez vous qui ne soit pas noté dans votre organizer.

La beauté invite à la mort et Gawaïn est accroc à la douce tonalité de sa sirène, car elle rend amère la douceur et la douceur, amère. C'est ce qu'il est, amer, aigre, sans saveur, ni odeur. Terre fraîche qu'on retourne pour enterrer un corps sans vie, c'est ainsi qu'il est Gawaïn, il sent la mort, fantôme de sa propre "vie". Il n'y a pas pire dépression que la perte d'un être cher ; contre laquelle on ne peut rien. Il se sait coupable, culpabilité rageante ; il pense vraiment que c'est lui le responsable... Car Gawaïn détruit toujours ce qu'il touche, ses relations, sa vie, les gens. Proie à des relents de violence intérieures ; à cette rage qu'il exècre, mais à laquelle il succombe de tout son être. Quelque chose en lui dicte sa conduite, une force contre laquelle l'homme ne peut rien, si ce n'est s'effacer et subir. L'homme n'arrive plus à se sentir beau à l'extérieur, se sent constamment minable de l'intérieur ; incapable de prévoir ce que le futur lui réserve. Vivre dans l'inconnu, dans l'incertitude, ce n'est pas une chose à laquelle il est habitué, car depuis les prémices de sa vie, tout semble être planifié, calculé, organisé ; oui, dans sa tête, tout est rangé ; (( c'est son côté discipliné)).

Vous n’êtes pas votre travail, vous n’êtes pas votre compte en banque, vous n’êtes pas votre voiture, vous n’êtes pas votre portefeuille, ni votre putain de treillis, vous êtes la merde de ce monde prête à servir à tout.

Recouvrir le monde d'une fumée bien noire, faire tomber les gens dans le plus sombre des désespoirs ; c'est ainsi que Gawaïn soigne ses déboires : autant qu'il les noies dans l'alcool pour oublier. Manipulateur endurci, il n'hésite pas à retourner le cerveau des âmes perdues, en quête d'un bonheur révolu. C'est un homme assez détestable finalement, guettant la moindres faille pour accéder à ce qui l'intéresse ; à ce qui lui servira. Gawaïn agit avant tout dans son propre intérêt ; son enfer ? Les autres. N'avoir confiance qu'en lui, avoir peur du rejet, de la trahison ; ne plus dépendre d'autrui ((encore une chose que cette perte lui a apprit)). Il calcule tout, manipule à sa guise ; juste pour se sentir vivant ((illusion d'une fuite en avant)). Gawaïn sait très bien qu'il déraisonne, que tout cela sonne faux, qu'il est plus doué avec les kicks qu'avec les mots ; mais son intelligence le conforte dans ce sens. Il sait qu'il n'est pas comme les autres, que les gens qui ne sont pas dans ses bonnes grâces sont voués à subir le courroux de sa violence. Il sait où il va, mais il ne sait pas comment cela se finira. Alors il lève son verre, s'allume une cigarette et s'échoue dans son canapé de cuir, à la santé de celui pour qui il était capable de tout perdre - mais qui s'en est allé avant lui.

     Réponds
Fais-moi un signe
     N’importe quoi
            Dis-moi quelque chose
Parle-moi
   S’il te plaît, je t’en prie
          Je ferais ce que tu voudras
M’abandonne pas
     Pas comme ça
            Que ça s’arrête
Pitié, pitié, pitié, pitié
         Sauvez-le           Sauvez-moi

Allongé là, seul, sur le trottoir, Je perd la boussole, je ne peux pas le croire, Vais-je vraiment crever sous ce lampadaire ? Je me suis fait shooter, ce mec avait un revolver. J'ai du mal à respirer, je ne veux pas mourir. J'ai vraiment déconné, j'ai tant de choses à dire.

C'est un cauchemar qui le réveil, qui le fait sursauter, encore engourdit. Il regarde partout, tente d'habituer sa rétine à la noirceur de la nuit ; la pièce plongée dans l'obscurité la plus totale. Il la sent Gawaïn, cette sueur froide lui couler lentement le long de l'échine, dos voûté, tremblement non contrôlé. Le souvenir de cette nuit-là, restera à jamais graver. Une dose de morphine pour oublier la douleur des articulations de ses mains, un shoot de whisky pour noyer le chagrin, une cigarette pour raccourcir un peu plus son espérance de vie déjà réduite. Droit devant sa baie vitrée, il contemple en silence la vie citadine des cosmopolites et autres adeptes de la vie nocturne. L'homme secoue la tête pour remettre de l'ordre dans ses idées, de reprendre ses esprits, avant d'enfiler un jogging, un gros pull et d'aller courir après avoir appuyé sur le bouton "play". Une musique qui se lance, alors que lui, dans les ruelles sombres, s'élance. Il court à en perdre haleine, pour oublier. Une basse qui percute ses tympans, le bruit de la détente qui perce. Un corps qui s'écroule, alors que l'homme, s'affaisse. C'était un jour de pluie, un soir de pleine lune, qu'il l'a perdu. Faolan. Un frère parti trop tôt à force de traîner dans des combines de merde, de se faire embarquer dans des embrouilles. Ne pas avoir su le protéger, ne pas être arrivé à temps, mais avoir flairé l'entourloupe.

    La gerbe
J'ai la nausée
     J'ai mal au cœur
            Envie d'm'arracher la trachée
J'voudrais pleurer
   Tout envoyer valser
          Y'a ce bruit qui m'quitte pas
Ton corps qui d'vient froid
     J'entends ton dernier souffle
            Ce souvenir ne me quitte pas
J'aurais tout fait pour toi
         Mais je suis un putain           d'incapable

Une pupille noire, entourée de blanc, C'est ce que je peux voir devant la glace à présent. Je viens de me lever il y a quelques instants, C'est difficile à dire au fond ce que je ressens. Après la nuit que j'ai passée, dur a été mon réveil, à tout ce que j'ai pu penser avant de trouver le sommeil, À toutes ces idées qui n'ont causé que des problèmes, La réalité et toutes ces images de haine.

Vomir ses sentiments sur le trottoir, le dos courbé, la capuche vissée sur la tête, la musique se fondant avec les bruits environnant de la ville, le casque audio tombant sur le sol. Tenter de reprendre sa respiration, calmer les palpitations. Les yeux embués, l'homme secoue la tête, ramassant son casque et le vissant sur le sommet de son crâne, avant de quitter le trottoir, de quitter cette ruelle ; des souvenirs se réveillant à la pelle. Il est mort ici, y'a trois ans - qu'est-ce qui lui a pris de revenir ? ((L'incapacité à faire son deuil, à aller de l'avant.)) Il avait promis, sur le lit de mort de leur mère, devant l'urne de son père, qu'il veillerait sur lui - que Faolan aurait la vie qu'il mérite. Mais non. Gawaïn n'a fait qu'enchaîner les faux pas, se vouloir présent, mais n'être jamais là. Ne pas se rendre compte qu'il a un train de retard - que la vie de Faolan défile à toute vitesse - mais rester à la traîne. Alors sur le bitume, les pieds foulent de nouveau le sol ; et il s'élance de nouveau à toute vitesse dans les rues de la ville. Cours comme un dératé, les larmes aux yeux et la mâchoire serrée. Détale sur la route, manquant de se faire écraser - mais non, personne ne le percute, tout le monde l'esquive. Il ne lui arrive jamais rien - bien qu'il mette sa vie en péril. Alors que Faolan, pour un écart, un seul écart... Sa vie s'est arrêtée, comme ça.

     J'oublierais jamais
Ce jour funeste
      Ou je t'ai perdu
             De ton sang qui coule sur le bitume
De ma peine
    Ton infortune
           Jouer les protecteurs
Mais j'ai failli à mon rôle
      Tu méritais mieux
             Tellement plus que cette vie d'misère
J'pouvais rien t'offrir, rien y faire
          Désolé d'avoir           été un si piètre frère

J'regrette mes vieux démons, roi dans l'mensonge, esclave dans l'vrai monde, Vigilent à chaque seconde, si j'le laisse seul, mon esprit s'égare dans la pénombre. J'pensais m'lever un matin, être un homme, sûr que la vie qu'j'ai choisie est la bonne. Fiable, avoir construit quelque chose de stable, j'suis qu'un sale gosse sur un château d'sable.

Patron du Sunset Neon, protecteur de la veuve et l'orphelin, hérité d'un grade qu'il ne pense pas avoir mérité, pour espérer faire amende honorable du passé. De se reconstruire, d'échapper comme il le peut à cet horrible souvenir. Soupir profond, la cigarette nichée entre les lèvres, l'homme s'échoue dans l'un des canapés de cuir de son bureau, contemplant le plafond. Il aura toujours été en dessous de tout, enfant, adolescent, ce n'était pas le gosse le plus intéressant, sans doute le plus enquiquinant. Toujours à jouer les casse-cou, à se blesser, à cogner puis réfléchir après. Ne jamais penser aux conséquences de ses actes, mais malgré tous, les assumer. Toujours. Toujours. Sans sourciller. Ni ployer. Il tente Gawaïn, aujourd'hui, de faire table rase, d'avancer, sans oublier d'où il vient, ni ce qu'il a fait. De chercher à comprendre, à quel moment de sa vie, il a merdé. Et il espère, d'une façon ou d'une autre, de pouvoir se racheter auprès de ce petit frère qu'il n'aura pas su préserver de cette chienne de vie.

Gawaïn, c'est ce mec qui n'avait rien. Qui passait son temps à foutre la merde dans les rues de Killarney, qui a fini par embarquer son frère à la mort de leurs parents, pour une ville meilleur, pour oublier l'Irlande. Qu'a fini par réitérer les mêmes conneries, à en payer le prix, mais pas celui de sa vie. Figure d'autorité qui n'aura fait que donner le mauvais exemple - qui n'aura pas eu le temps d'apprendre à son cadet, à se méfier, à se préserver... Tel est baisé qui croyait baiser.

Pseudo : cheshireFTW
Âge : 29 ans
Pronoms : j'men bas les steaks, il, elle, tout m'va
Commentaire : j'bave déjà assez sur le forum depuis le départ donc vas y c'bon leave me alone