MUSIQUE – La réunion. Elle le pèse plus que de raison. Les scènes tournent en boucle dans sa tête, tout comme les voix, imprégnées en lui, sa mémoire l’empêchant d’oublier. Comme un mauvais film, les images sont là, gravés et il peste contre lui-même, mais surtout sur son humeur de chien. Il détestait l’inaction, mais encore plus les plans montés à la va-vite ; car c’est en se précipitant, qu’un drame arrive. Lancelot en avait assez subi les conséquences, sa famille également. Prostré dans son canapé, pour ne pas dire avachi, l’homme se grille une cigarette, la septième de l’aprèm ; à force de s’enfumer les poumons, peut-être qu’il clamserait plus vite, cela aurait le mérite de faire taire son esprit. Profond soupir, c’est avec lenteur que l’homme se redresse, se dirigeant d’un pas lent vers son frigo, attrapant une bouteille d’eau qu’il engloutit en quelques gorgées.

Qu’est-ce qui avait mal tourné ?
Qui avait tué Charles ?
Pourquoi ?

Beaucoup de questions, pour si peu de réponses. Sur sa table basse traînent des journaux, de nombreux papiers plein de ratures et de phrases qui n’ont de sens que pour lui. Gawaïn essayait, à sa manière, d’enquêter, de se renseigner. Mais rien. Il n’y avait rien qui sortait de l’ordinaire. C’est un meurtre, mais il n’y a aucun indice visible. Sa langue claque contre son palais. C’est quand l’homme se décide à se rassoir et à allumer la télé, que la sonnette de sa porte résonne dans l’habitacle. Qui pouvait bien venir le déranger aujourd’hui, à cette heure-ci ? Les épaules sont haussées, l’envie d’ouvrir n’est pas là et pourtant il se dirige malgré lui vers la porte, qu’il ouvre sans regarder dans le judas.

C’est alors qu’il te voit.
Et il ne peut cacher sa surprise.

Il n’a pas le temps de te demander ce que tu fous là, que tu prends la parole. Une épaule contre le branlant de sa porte, Gawaïn reste là, les bras croisés sur son torse dénudé, les yeux rivés sur toi et tes expressions. Un sourire en coin vient étirer ses lèvres et sa voix finit par résonner dans le couloir. Donc t’as fais tout ce chemin pour m’insulter Rigel ? J’en ai vu des écuyers irrespectueux, mais toi, t’es le champion dans le domaine. CEO depuis des années, il était doué en langue vivante, il n’y avait donc pas de quoi être surpris. Steh nicht nur da, komm rein.* Son corps quitte le chambranle de la porte, ouvre les fenêtres et attrape sa veste zippé noir sur le rebord d’une chaise, avant de se laisser choir de nouveau sur son canapé en cuir.

Donc, pourquoi t’es là ? Je m’doute que c’n'est pas pour admirer mon corps d’athlète et encore moins pour me faire des compliments. T’as bien une raison en tête, non ? Son paquet de cigarette lui fait de l’oeil, mais Gawaïn contient son irrémédiable envie de fumer en ta présence, il ne ressentait aucune envie de se prendre la tête concernant ce sujet pour le moment ; bien que cela détendrait très certainement l’atmosphère. Assis-toi Rigel et parle. Ma patience a des limites, surtout aujourd’hui et bien que j’adore les joutes verbales, j’aimerais savoir ce que tu reproches à mon “intelligence”. Accoudé à son genou, la main serrée en poing contre sa joue, son regard dur et droit ne laisse place à aucune intransigeance. Le sourire à disparu, mais la curiosité demeure.

// *Ne reste pas là, entre.*
j'avais totalement oublié cette réponse, merci trello pour me l'avoir rappelée, désolé de l'attente du coup ;w; j'espère que ça te conviendra ! ♡