FIRST THÈME – Fumée qui s’élève. Odeur nauséabonde pour certains de gazole issus des nombreux pots d’échappement à l’arrêt devant un feu rouge, les piétons traversant d’un pas pressé. Mais pas pour Blake. Humant à plein poumon la senteur d’essence des différents carburants, c’est en s’allumant une cigarette que le jeune homme daigne enfin s’approcher de sa voiture garée devant son studio, le sourire aux lèvres. Il en aura fait du chemin depuis les trottoirs, il en aura gravi des étapes dans sa vie de bâtard ; il en avait terminé de son existence de cafard, bouffé par les idées noires. Aujourd’hui, c’était un autre homme, un rappeur connu et respecté dans un milieu où les blancs becs sont enfin véritablement acceptés. Le verrou est ouvert, le voilà qui pénètre dans l’habitacle, la musique envahissant l’intérieur, faisant trembler les vitres. Les basses sont parfaites, puissantes, à soulever des cages thoraciques. Se mettre dans le bain avant cette soirée endiablé, celle où il allait faire hocher les têtes et sauter des corps suintant de sueur. Ce soir, Blake dépose la casquette de rappeur et devient le DJ prisé de Santa Monica.

La route n’est pas longue, il lui faut peu de temps pour atteindre la boîte de nuit dans laquelle son agent avait décidé de le recommander. Ce n’était pas pour le travail, seulement pour son plaisir, encadré et entouré, le jeune homme se savait en sécurité. Pas de barrière entre les gens et sa renommée ; aujourd’hui encore, Blake se considérait comme un simple homme dont les mots et les rythmes avaient réussi à susciter un émoi ; des textes percutants ou chacun pouvait se reconnaître, se retrouver. Des mots prononcés par un autre quand on ne sait pas les poser, ni les exprimer. Les paroles raisonnent alors que sa voiture fini par être garée devant la boîte en bord de mer. La température n’était pas chaude, mais ce n’était pas non plus aussi frisquet qu’il l’avait pensé. Pull noir extra large aux manches retroussés, jean large d’un gris sombre, des sneakers noirs et rouges customisé par ses soins à la bombe de peinture ; cigarette écrasée sous la chaussure, l’homme pénètre par la porte arrière.

La musique et les cris le font trembler de la tête aux pieds, les effluves d’alcool se mélange à celle de la transpiration, d’eau de cologne et d’autres senteurs comme du savon pour les mains. Première mission, se diriger vers le bar, en jouant des coudes, pour se commander un shot avant de monter sur scène. Que ce soit pour des concerts, ou ce genre de soirée, Blake était toujours stressé, c’était quelque chose qu’il n’arrivait pas à faire taire, ni même à arrêter. Certains artistes ne connaissent pas les piques de stress, mais pour le jeune homme ce n’était que pure calomnie. Des mensonges qu’on se raconte pour se donner un style. Devant le public, il y a cette légère tétanie, puis les projecteurs qui, en éblouissant les rétines, permettent d’oublier où l’on se trouve, et d’un coup ça part. Grimpant les escaliers, il prend place derrière les platines. En branchant son casque, la salle est plongée dans la pénombre ; les néons sont éteints. Il est seul avec sa table de mixage et Blake sait déjà par quoi il compte commencer. When doves cry, utiliser sa bouche, utiliser les sons.

Les têtes commencent à se hocher, des gens prennent le temps d’aller se réhydrater avant de revenir devant la scène. Des gens le reconnaissent, certains s'époumonnent, les néons s'allument et dansent avec son ombre. La voix se débat dans la salle, s’ancre à des oreilles, les basses percutant les surfaces finissent par les faire trembler, des tables, on peut voir des verres se déplacer. Mais il est hors de question pour Blake de baisser les décibels, non. Une fois sur scène, il oublie tout. Il pianote sur sa table, augmente les kilowatts, les aigus, les graves. Les morceaux remixés par ses soins s’enchaînent. Il passe par du Tha Trickaz, un remix de Gangsta Paradise, du The Glitch mob, des mix fait sur ses temps de pauses, ou quand l’ennui tape à sa porte, le plongeant dans des nuits d’insomnies toutes les plus terribles les unes que les autres. Le sourire s’ancre à son visage, le rire en écho dans le micro, le kiff d’une vie ; c’était ici et maintenant.

Les morceaux s’enchaînent, un autre DJ prend sa suite. Des mains sont serrées, des autographes signés, des photos partagées, des embrassades volées. Toujours pas habitué à ce soudain intérêt, à cette renommée qu’il sait éphémère le jour ou il n’aura plus rien à présenter, à proposer. Accoudé au bar, d’un geste lent, le front trempé de sueur, il commande en gueulant à moitié pour se faire entendre. Sers-moi une Vodka Red Bull Sam’, s’il te plaît. Habitué de l’endroit, pas la première fois qu’il s’y produit, il pose son dos contre le comptoir et contemple la salle. Le sol tremble, les gens sont déchaînés, de quoi un peu plus étirer ses lèvres gercées. Le verre glisse à ses côtés et c’est en l’attrapant que son regard tombe sur toi, qui se rapproche. A… Azalée ? C’est d’abord murmuré. Les yeux se sont automatiquement écarquillés. Tant de temps sans vous voir. La surprise avait pris possession de son faciès. Azalée, c’est toi ?

Il sait, en cet instant, qu’il ne se trompe pas.

// héhéhé enfin je poste pour ta pomme, je sais que tu l'attendais /ZBAF/ en cliquant sur "when doves cry" tu auras le lien de la musique que blake interprète ((et ça sera souvent le cas avec le personnage fufufu)) voilà j'espère que ça te conviendra des bisous jtm ! ♡