Encore une belle nuit pour briser le couvre-feu. Après tout, elle ne peut pas arrêter de produire son contenu du jour au lendemain et c’est une chose sur laquelle elles sont tout de suite tombées d’accords, Yekaterina et elle. Ce soir, dans son sac à dos, une spirit box, une planche de ouija et un pendule, en plus du matériel audiovisuel.

Elle porte, comme c’est devenu son habitude pour ce genre de sortie, des vêtements noirs. Si les premières nuits elle avait opté pour un look proche du voleur, au fil des nuits, son style s’était affiné. Cette fois, elle porte des bais sombres sur lesquels sont jetés un short en jeans noir effiloché et taille haute. Pour son haut, elle porte un chemisier bleu nuit sur lequel elle a jeté son sac à dos habituel. Il est brun et couvert de patch de tissus, tantôt à l’effigie du drapeau arc-en-ciel, tantôt à l’effigie de Ghostbusters.

Ce soir, elle est sur un gros coups. Elle avait lu de nombreux témoignages en ligne ces derniers temps. Le bâtiment face auquel elle se trouve aurait été remarqué, tout particulièrement maintenant que les rues sont désertes la nuit. La lumière s’y allumerait de manière aléatoire au court de la nuit. De l’extérieur, le lieu n’a pas vraiment l’air habité et il n’y a visiblement que peu de passages dans le coin pour signifier d’une occupation humaine.

Forte de son expérience, elle avait trouvé des chemins détournés pour s’approcher du bâtiment. La porte arrière est toujours une bonne option à tester… tout comme faire le tour pour chercher après une fenêtre n’ayant pas été bien fermée. Mais cette fois ci, elle devait s’avouer vaincue…. Vaincue… ? Non, pas tout à fait. Elle n’aime pas en arriver à ce genre d’extrêmes parce que c’est souvent la source de nombreux problèmes mais elle doit savoir.

Elle pose alors un genou au sol et sort son kit de crochetage. Une chance que la nuit où elle a été arrêtée par la police, elle ne l’avait pas avec elle. Cela lui prend longtemps. Plus longtemps qu’elle ne le voudrait. Mais elle reste une amatrice dans le domaine. Peut-être devrait-elle se commander des nouveaux cadenas pour s’entrainer à la maison… Mais, finalement, la serrure saute. Un petit cris victorieux lui échappe avant qu’elle ne porte sa main à ses lèvres, se rendant compte de sa bêtise.

Elle reste ainsi immobile un instant, écoutant le silence de la nuit pour s’assurer que personne ne l’a entendue. Ce n’est que là qu’elle range son matériel et qu’elle se redresse, poussant la porte. Une fois à l’intérieur, elle referme le tout et fait quelques pas pour ouvrir une fenêtre. Si elle se fait prendre, elle n’aura qu’à dire qu’elle est entrée par là. Après tout, la règle en urbex, c’est que tant qu’on peut rentrer sans rien casser ou forcer, c’est qu’on peut le faire.

Elle marque une pause pour s’équiper, s’harnachant de sa gopro et de son appareil à vision nocturne. Son intro avait déjà été tournée dans l’après-midi, donc elle reprend directement son discours. Elle présente la fenêtre maintenant ouverte d’un mouvement du pouce alors qu’elle leur explique comment elle est rentrée et quel va être la suite des événements.

C’est là que son exploration commence vraiment. Elle fait le choix de rester dans l’ombre, ne voulant pas risque de perturber le fantôme qui joue ici avec les lumières. A chaque bruit, elle marque une pause, demandant à la caméra s’ils ont entendu ça, eux aussi. La tension est lentement en train de monter et elle adore ça.

- Bon les gars, on va s’arrêter dans cette pièce pendant quelques heures. Je suis curieuse de voir si les caméras vont réussir à capter quelque chose. En attendant, on va faire ne séance de spiritbox.

Elle s’installe donc dans une pièce. Elle sort le trépied rétractable pour installer sa caméra dans un coin, s’assurant qu’elle capte un maximum de la pièce. Elle, elle va s’installer en tailleur au milieu de la pièce avec son sac à dos dont elle sort son matériel. Elle pose la boite au sol et, avant longtemps, le frt-frt agaçant de la boite se lance.

- Est-ce que quelqu’un m’entend ici ? Y a-t-il une entité parmi nous ce soir ? Vous pouvez utiliser l’appareil en face de moi pour me parler si vous le souhaitez. N’ayez pas peur, je vais rester là un moment, prenez votre temps.