Il a une gueule de loser charismatique, bizarre mais magnétique, et une tenue tordue fruit d’une mauvaise posture. Un beau sourire, jaunit par la nicotine et la caféine, criard d’espièglerie. Le regard ivre, stoné, ou les deux vrille un peu et ses cornées nébuleuses sont difficiles à saisir. Flint est interprète et Sonny dédie son existence au grotesque. Il se produit dans le grand cirque qu’est son pays. Il se dit con, les neurones frits par la rampante stupidité et son unique échappatoire face à cette folie pestilentielle est une factice vie ubuesque. La première déclaration est évidemment bidon ; Sonny contemple, Sonny remarque — les failles, le sans queue ni tête, les théories qui blessent — mais n’en tire que d’amers constats qu’il balaie d’un revers de main. Sonny pense autrement, étrangement, néanmoins pas monstrueusement.

Sonny vit dans un long bad trip, tel un Raoul Duke dont les hallucinations ne sont, par manque de bol, fiction. Il a atteint une vérité au prix implicite de son humanité ; et chaque soir, Sonny ferme les yeux. Et dans sa tête se répète une prière, que demain tout soit chimère.

Le voile levé sur son passé, la singularité de Flint n’a plus grand-chose d’énigmatique. « Ah, tout s’éclaire. » et, au final, c’est si évident qu’on se sent un peu bête d’avoir été auparavant intrigué. Sonny Flint Elijah Horowitz, fils d’une tv host turned motivational speaker et d’un ex-yippie hot-shot d’Hollywood, né dans un des quartiers les plus exclusifs de L.A. Alors cela va s’en dire, son enfance et éducation furent unique en leur genre — quoique cliché des riches bohémiens de SoCal.
Mais de Pacific Palisades, ses souvenirs sont moins des images et plus un patchwork erroné avec pour seule certitude : les incessantes disputes de ses parents qui menèrent à un litigieux divorce.


Ainsi Flint, véritablement, grandit chez ses grands-parents maternels et vécut la prime suburban life où le terme «épanouissement personnel» ne quittait jamais les lèvres de quelconque adulte impliqué dans son éducation. Sa mère parcourait le territoire pour «inspirer» des gens vides en quête de sens ; pour les vacances, elle faisait d’une pierre deux coups et les organisaient au gré de ses conférences. Et voir son père, c’était le suivre au travail : rester planter sur les tournages de télé-réalités, des shitshows scriptés. Gamin, il était témoin de la sottise et de comment on la capitalise.
Adolescent, elle devint son obsession et frustration ; puits intarissable d’inepties, cibles de ses moqueries. Parallèlement, il idolâtra bêtement ce qui lui parût vrai, construit, authentique comme pour se purger de toute la connerie mainstream qui l’assiégeait. Au final, plus aucun membre de sa famille n’arriva à le comprendre.


Flint appartenant aux esprits dits brillants, UC Berkeley l’accepta en ses rangs — et puis il étudia, plus il flâna dans San Francisco et environs, plus il trouva l’expérience humaine dénuée de sens. Il trouva remède auprès des personnalités similaires à la sienne, dans les review, les concerts, le cannabis et la fête. Il crut innocemment que tout ceci serait éternel ; mais diplôme en poche il comprit que dorénavant plus rien ne serait jamais pareil.  


Le vrai monde faillit Flint.
Des ouvrages sans profondeurs deviennent best-sellers. Des groupes médiocres atteignent la stardom. Des sots vains sont invités sur les plateaux télé. Comme d’antan, mais encore pire.
Même Internet est devenu chiant.
Quant aux raisons ayant poussé ce gamin privilégié diplômé d’une des meilleures universités à devenir clown et postuler pour des jobs qui offrent une paie minable, elles sont obscures. Mais Flint dira qu’il n’y a rien à comprendre au final. Et que ses darons ne sont plus si fortunés que ça.

Tout est absurde.
Être transformé, évidemment contre son gré, en monstre n'était rien que le clou du spectacle.


Sonny Flint Elijah Horowitz, vingt-six ans et demi.
Il lutte contre, mais il a constamment faim. Il a mangé des chats, des chiens, des monstres et même ce qu’il aimerait redevenir le plus : des humains. Mal-aimé des «siens» et des paladins, chaque jour serait merdique s’il continuait de chercher sens quand il n’y en a.
Il n'aura probablement pas toute sa vie devant lui, tant pis.
Entre-temps, il prétend vivre comme avant et faire comme s’il n’était pas au courant.

Pseudo : fen10 le clown tragique
Âge : du très stylé clan des 1996
Pronoms : elle/elle
Comment tu nous a connu : via fenrir bizness man opportuniste qui fait sa pub durant les dernières heures d'un forum
Commentaire : comme je l'ai dit à azalée: je viens mettre le fun dans funérailles