Bon c'est pas que j'aime pas faire du baby sitting hein, mais là, de base, je m'attendais pas à c'qu'on m'assigne cette miss. J'ai jamais été trop dans trip de prendre sous ma coupe des apprentis depuis ... bah vous savez. Que l'ancien Perceval a fait d'la merde et que j'en ai payé les pots cassés. Puis, comme je sais que la gosse va pas être mon écuyère et que c'est juste une sorte de stage pour voir ce qui va plus lui plaire ou je sais pas quoi, je suis moyen chaude. Mais ouais, faut que j'accepte que ça va lui servir j'pense, qui qu'elle choisisse au final. En plus elle a une batte la donzelle. Une batte comme ce sacré bon connard de Negan dans The Walking Dead. Y mierda, j'aime trop le flow que ça lui colle quand elle la sort pour nos entraînements. Bah ouais, regardez la. Propre sur elle, toute blonde, toute mignonne. Et paf, coup de batte dans la gueule. C'est classe. 'Fin je lui dis pas tout ça en vrai, je le garde pour moi histoire que ça lui monte pas à la tête de trop et que ça parte en accident grave. J'dis de temps en temps que ça va, je lui tapote l'épaule et tout, mais je dis pas grand chose vu que d'une on est pas potes, et de deux elle est quand même là pour apprendre.

— Ecoute Lexie, j'sais que t'es une grande fille et que t'as de la poigne, mais là ça va pas.

C'pas que je lui fais la leçon, alors qu'on est sur ce ring que j'ai monté dans c'tusine désaffectée. C'juste que ... là ... bah y'a quand même une différence entre un criminel à courser et un monstre. Et genre là, en lui montrant que je peux juste retourner la situation en la chopant à la taille et en la retournant façon crêpe au froment, le tout en l'ayant désarmée et en la tenant par le pied, je lui explique que même gradée, faut qu'elle se rende compte que c'pas de la boxe dans les règles les monstres. C'plus du MMA sanglant.

— Genre là le monstre il pourrait t'utiliser façon lasso de texan. Et c'est arrivé parce que t'es trop focalisée sur ta posture. Attends, je te redescends, ok ?

Du coup je la repose doucement sur la surface, en faisant en sorte qu'elle se brise rien et tout. Une fois que c'est fait, j'maccroupis et je la mire, le temps qu'elle ait quelque chose à me dire, et surtout que le sang redescende de son cerveau. Puis, je me gratte la nuque, gênée, et pas super fière de l'avoir prise autant par surprise, comme je le ferai à un vrai monstre.

— C'que j'essaie de te dire, c'est que pour moi, t'es pas qu'une puta de piqûre de morphine. Ouais, niveau objectifivation d'la personne, ça sonne vexant, mais t'vois le topo. J'veux que t'aies conscience que ta boxe là, tu pourrais totalement l'improviser sur des mouvements type MMA. T'as déjà essayé le calf kick ?

Du coup, on reprend après ça. Une heure se passe pendant que je l'entraine au mouvement, à ce qu'elle renforce d'abord la base de sa jambe et fasse bien le mouvement de pied façon serpe pour attaquer le mollet dans la partie molle. On utilise un sac de sable d'ailleurs pour qu'elle puisse vraiment apprendre à taper. Suite à ça, je la chope ni une ni deux dans mes bras quand je vois qu'elle hésite à utiliser son souffle, et je la pose sur le banc improvisé que j'ai fabriqué. J'prends des bandages, du gel pour muscles et articulations, et j'la masse sans qu'elle ait son mot à dire.

— Ça suffit pour une première fois.

J'veux pas qu'elle utilise son souffle, en fait. J'pense qu'elle s'en doute aussi dans le fond, et si ça pique sa fierté d'avoir pensé à ça, je lui en veux pas, j'la juge pas. J'suis la mieux placée pour savoir c'que ça fait, en vrai. On se rappelle que j'étais bourrée la première fois que c'est parti chez moi.



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C'est justement ce que j'veux pas qu'elle se dise, qu'elle a que ça. Ça m'agace que dans les rangs des protecteurs ils soient pas foutus de leur apprendre que juste se reposer sur leur souffle c'est le début de la fin, qu'ils valent mieux que ça. Alors, quand j'ai fini de bander le pied de Lexie, j'la regarde sérieusement. J'veux lui passer un savon en vrai. Mais ça sort pas. Parce que j'sais que sûrement, comme les autres elle va me dire que c'est facile parce que j'ai ci, j'ai ça. Que j'comprends pas leur position, que j'suis pas leur mère. Alors j'fronce juste les sourcils parce qu'aussi, j'ai pas le temps d'faire autre chose. Il y a un truc qui nous interrompt. Un grand fracas, qui m'oblige à me tourner vers la zone d'où ça provient. J'crois que j'entends dans les bruits un hurlement à demi étouffé. Mon sang fait un tour et je reste interdite, alerte. La petiote me touche, et active son souffle. Je jette un coup d'œil dans sa direction et je lui attrape la main pour l'arrêter dans sa course. Ptet un peu brutalement.

— Fais pas ça.

J'veux qu'elle garde ses forces. J'sais qu'elle pense bien faire, mais là non. Faut pas. Je me redresse doucement, serrant mes poings gantés. Et j'attends. J'attends en étant en posture défensive que ce merde de monstre arrive. Et ce que je vois, me met la boule à la gorge. C'est pas son apparence, ni le fait que ce soit une situation où j'ai quelqu'un de potentiellement vulnérable à mes côté qui me fait ça. Non, c'parce que c'que j'vois dans le bras valide de ce monstre, c'est un corps démembré. Un corps dont je reconnais l'écharpe que j'avais moi-même offerte en cadeau de noël. Felipe est mort. Du coup, je me dis que tout ceux de son groupe de squat ... ma mâchoire se serre, mes muscles se tendent. J'ai envie de lui foncer dessus, de lui mettre la misère, mais j'peux pas. J'peux pas car j'entends Lexie. J'lentends prononcer mon prénom.

— J'ai vu. Qui que ce soit, je vais le rétame.

Et j'le pense. Cet enfoiré a tué des gens qui déjà tentaient d'avoir une vie malgré la merde que leur a donné la société. Et lui, ce truc, il a juste balayé la possibilité, mis à sac des bonnes âmes juste parce qu'il avait faim. Là, je me remémorre un instant Charles, qui croyait que la paix avec ces merdes serait possible. Tout ceux qu'il m'a bassinés, en me disant qu'ils avaient eu la réaction la plus vertueuse. Je me fous que ce sit un monstre entraîné. Ce qu'il a fait ... c'est non.

— Lexie. Je vais tank. Dès que j'ai une ouverture pour le frapper salement, profites en pour activer ton souffle. Et oublie pas ce que je t'ai dit.

Mon souffle s'active, laissant une espèce d'aura métallique glisser le long de mon corps, jusqu'à lui donner une apparence qui ferait penser que je me suis fait couler dans l'alliage. Mes gants commencent aussi à prendre une autre dimension. Le monstre, pas dupe pour deux sous, a bien compris qu'on était pas de la barbaque lambda. Et il se met à nous charger.

— Improvise.

Dès lors que cette injonction est prononcée, Raquel prend appui et commence à courir droit vers l'objet de sa rage et sa détermination. Mais dès lors que la distance est selon elle raisonnable, son pied frappe le sol et se tourne pour autant freiner que lui donner la position nécessaire pour rester en place et soutenir ce qui suit. Car Beasty lève son bras valide pour frapper verticalement et espérer faire ployer la paladin. Sauf que les gants de Raquel augmentent leur taille à son grand étonnement et ont l'effet d'un mur à l'impact. Mais ce n'est pas tout. Il n'a pas le temps de réagir au moment où la jeune femme utilise le contrecoup pour lancer son pied droit et le frapper ainsi au dessus du bassin.
Je le vois s'écrouler, un mètre plus loin. J'avance, prête à encore lui en mettre plein la tronche, mais il réutilise son bras et cette fois, j'ai pas le temps de parer. Je me prends une latte dans la gueule qui m'envoie au second coup à terre. Wouah merde.
Du sang coule de sa bouche, et Raquel se relève en se remettant en position maintenant consciente que le bras sert en somme de barre ou bâton de combat. Il faut d'ailleurs qu'elle calcule si il est capable de l'utiliser pour s'appuyer et utiliser ses jambes. Pour le moment, ce qui est clair, c'est qu'elle peut utiliser ça à son avantage en étant plus rapide. Elle tente de baisser sa garde, de se reprendre un coup en encaissant mieux cette fois, pour lui faire croire qu'il a l'avantage. Elle se relève à nouveau. Sa posture change, et ses coupes deviennent plus rapides. Un deux, il bloque de son bras. Esquiver sur la gauche quand lui va sur la droite en lançant son bras par verticales. Un deux, frapper encore. Trois quatre, cinq le mettre à terre. Son pied se lève, le renfort donné par son souffle rend son corps aussi solide que le métal. Et elle l'enfonce dans la gueule du monstre.

— LEXIE !!!

C'est le moment. Le moment où il se relève est crucial pour que Lexie entre en jeu et mette à profit autant son profil physique que son souffle ou son arme. Et en cas de besoin, je reste là pour la protéger. Parce que c'est pas qu'elle qui doit servir de support dans l'histoire. Faut savoir changer de rôle dans la vie. Surtout quand là, bah votre vie est en jeu, bordel.


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J'aime pas ce qui se passe. Je contrôle d'une certaine manière le terrain, Lex' est un bon ajout. Mais ce monstre sait où taper, et c'est pas sur moi qu'il tape. Non, c'est sur la bambina qu'il y met tout son fiel, l'enfoiré. En baragouinant un truc que j'comprends pas à tel point que je tire à coup sûr une tête de con. 'Fin c'est pas ça l'pire, c'est qu'à ce moment là, quand je vois sa queue squelletique se lever, j'ai pas le temps de bloquer complètement son attaque, et d'empêcher que ça touche Lexie. Merde. Je peux que regarder la petite se faire envoyer valser, avec cependant le bénéfice de rester en vie. Mais ça me met pas pour autant jouasse. C'est d'la merde. D'la grosse merde qui me fait gueuler encore une fois son prénom. Mais j'ai pas le temps de niaiser, surtout que j'ai comme qui dirait le sang à chaud à cause de ce connard. J'revois les apprentis, Eddie, transpercé par le dard, qui me regarde, abasourdi avant de tomber au sol. Sarah, qui se fait traîner dans cet espace sombre pour finir complètement ... J'cherche plus. Il se dirige vers Lexie. Et là, Raquel, c'est le présent, alors sors toi les doigts du cul. Je le charge avant qu'il vienne vraiment mettre cher à la petite. Même si il braille, même si il dit qu'il veut mourir, que Lex' me gueule de le crever aussi. C'est pas ma raison qui fonctionne là, c'est juste mes instincts, ma colère. Ce monstre devient le reliquat de tous mes regrets, durant ce combat.Ma main droite vient choper la nuque de ce Beastie. La gauche sa cuisse, et je le soulève en poussant sur mes muscles, avant de le fracasser droit sur le bord du ring. J'le rattrape et je le frappe, en me mettant de tout mon poids sur son corps, alors qu'il essaie de me frapper avec sa queue ou ce qu'il peut. Sauf que mon corps s'est solidifé, que je ressens pas la douleur. Ses coups, ça finit en cliquetis métalliques sur ma peau. Et je frappe juste. Je frappe, encore et encore dans ce qui fait son cors, ces os. Je fissure, je brise, sans me soucier de ce que ça fait. Je frappe, je frappe. Il me frappe, ça stimule encore plus ma hargne. Je gueule.

— ¿Creíste que podías hacer cualquier cosa? ¿Ha ? ¿Creíste que era tu puta?*

Je frappe, je frappe. Je me rate parfois et ça brise le sol autour de nous. Mais le monstre bouge pas, il pousse des râles, il semble rire, satisfait, relax.

— ¡Te voy a matar, hijo de puta! Cómete las pelotas! ¡Cómete todo!**

Et il continue de sortir sa putain de phrase. Ça m'enrage, je hurle, je lui hurle de la fermer, je l'insulte et je frappe plus fort, cette fois en ciblant que la tête. Je continue pendant une minute, avant de me rendre compte qu'il bouge plus. Qu'il y a juste plus que des gargarismes qui sortent de sa gueule, et je sais pas si pour un monstre, vu sa physionomie, on peut appeler ce que je lui ai fait comme ecchymoses, c'est boursoufflé, grotesque, mais ça a aucun aspect humain. Son bras unique se lève difficilement, et je le sens me frôler. Ma tête bouge en mouvement de recul dégout, ça me prend par surprise.

— Yes ... kill ... kill me. Please.

Je me redresse, confuse. Je le fixe, sans comprendre pourquoi il a envie de mourir. C'est pas dans leur nature de vouloir se suicider, d'habitude ils chargent pour nous tuer et continuer à survivre. Je regarde Lexie, perplexe, inquiète. Perdue. J'dois venger Felipe, tous les morts qu'il a fait; tous les morts que les trucs dans son genre ont fait. Mais je ... Je sais pas. Son bras revient pour me tirer à lui, en essayant de serrer le plus possible mes muscles solidifiés et mes gants. Il m'oblige à le fixer. Quelques secondes passent encore, où je reste troublée, divisée, puis ... puis je serre mon poing. Je reprends ma hargne et je m'élance, enfin. Pour lui fracasser pour de bon le crâne. CRAC. Le bruit est immonde, la substance issue de ces choses coule sous mes doigts. Mais au moins, il souffre plus. Je regarde la substance, hagarde, déstabilisée. C'est pourtant pas mon premier monstre. Juste ... juste que celui là, il y a quelque chose qui me reste dans la gorge. Je fixe encore le liquide qui glisse sur mes doigts, avant de me tourner lentement vers où j'ai laissé Lexie.

— Lexie. Lexie ???!!!

Ma voix est brisée, rocailleuse. Je titube un peu avant de courir vers elle et sentir mon corps s'alléger, vu que le métal disparait de ma peau, et que mes gants diminuent en densité. Je me jette vers elle, je prends son visage, j'évite de toucher ses côtes.

— Faut ... faut que je t'emmène de suite chez le doc. Faut qu'il te soigne. Faut pas laisser ça. Une hémorragie. Je verrai après, après pour Felipe, sa bande. Ouais. T'es blessée.

J'arque les sourcils, je m'inquiète. Je veux pas voir un autre protecteur mourir, souffrir. Il faut ... il faut que je l'emmène se faire soigner. Je verrai pour le reste après. Après.

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— Regarde moi. Regarde moi.

Que je lui dis en prenant son visage cette fois de telle sorte qu'elle soit obligée de me regarder. Obligée pour pas déraper et voir qu'elle est pas toute seule dans cette putain de galère. J'suis là aussi, Lexie. L'oublie pas. T'oublie pas. C'est ce que tu dois voir sur mon visage. Je te mire pas pour te réprimander, petite. Je te mire pour que tu vois que t'existes et que toi, moi, on est dans le même bateau. J'veux que tu t'accroches à moi parce que t'en as besoin là, maintenant. Parce que c'est mon rôle. C'est ça être protecteur. J'veux pas que tu vois les larmes qui menacent de perler de mes yeux, même si j'sens que ça chauffe, là dedans. J'veux pas me mordre les lippes, et me tordre dans cette douleur autant physique que mentale, que toute cette situation nous a foutu sur le dos. Focalises toi sur moi, Lexie.

— Ce soir, on l'a pas chassé. C'est lui qu'a voulu nous chasser. C'lui qu'a tué et voulu nous tuer.

Ma voix se fait si rocailleuse, parce que ça me tord les trippes et la gorge de voir la blondinette comme ça. Et j'sens aussi que j'ai putain de mal où cet enfoiré a frappé. Mais j'tiens parce que sans ça, on va déraper toutes les deux. On a perdu des choses ce soir, et faut pas qu'on en perde plus à cause de lui, de tout ça.

— T'as pas le droit de penser que ta vie valait moins que la sienne, t'mentends ? T'as pas l'droit. C'pas comme ça que tu dois vivre. Et ... et merde hein, il avait personne pour l'aider à remonter la pente. Mais nous on est là. Je suis là pour te protéger.

Je ferai tout pour que les gens comme elle, ou ceux qui sont moins importants soient protégés. Même si j'sais que plus loin, j'ai pas pu tous les protéger. J'ai pas pu savoir, j'ai pas pu voir qu'il y allait y avoir ça. Faut ... faut pas que j'me sente démunie. C'pas le moment. Alors j'prends Lexie dans mes bras quand je sens qu'elle s'est calmée un peu. Il faut que j'aille voir ce médecin que j'connais, qu'est au Q.G de la ville. Il faut ... 'faut que je tienne, que j'cours, qu'elle soit soignée. Dès lors que je me focalise sur elle, je réfléchis plus. J'avance, je laisse tout en plan et j'enfourche ma bécane en la tenant bien contre moi. C'pas réglementaire, pas sécure, mais je m'en fous. Au point où on en est, qu'est-ce qui compte. Elle. Seulement elle. J'lui demande de s'accrocher à moi, j'lui dis que j'ai l'habitude; même si c'est pas vrai. J'ai pas l'habitude de ce genre de situation mais faut que je la rassure que j'lui prouve qu'elle est entre de bonnes mains. J'ai le coeur qui bat fort, pendant que le vent claque sur mon visage et me rappelle que j'ai pas de casque. Pourtant, j'y arrive. J'ramène Lexie au Q.G, en la tenant contre moi. Les gens qui sont de garde me demandent ce qu'il s'est passé, j'essaie de leur dire que y'a eu une attaque, le lieu. Mais je bafouille comme une grosse andouille.

— V'pensez qu-qu'elle va s'en sortir ? Hein, c'pas si grave ? J'veux pas qu'elle meurt. J'veux pas.

Je prends mon propre visage dans mes mains, encore tâchées du sang du monstre. Sèche, poisseuse, la sensation du liquide me fait me sentir comme lui, dégoutante. J'dois en faire plus, j'dois y retourner. Si ça se trouve, le montre était pas tout seul. J'dois rester forte et y retourner, ouais.

— 'Me faut deux personnes avec moi. Y'a eu des morts là bas. (...) C'est bon, je me sens bien. (...) J'me sens bien j'vous dit.

Que je dis en les repoussant, alors que je dois avoir une sale tête. Mais c'pas grave. Faut qu'on y aille.


La soirée a été longue et j'suis revenue qu'en fin de matinée au Q.G. On a vérifié les morts, retrouvé des gens plus vivants. Au final, il y avait cinq squatteurs du groupe qui avaient péris, dont Felipe, qui avait tenté de protéger ceux qui devaient fuir. On a fait ce qu'on a pu pour leur fournir des soins, et récupérer le corps de ce monstre. On pouvait pas faire plus. On peut jamais faire plus, parce qu'on doit rester discrets face à ce monde. Et ça me fatigue. J'suis tellement fatiguée en arrivant près du lit où elle est alitée. Mais c'pas grave, elle est vivante. Elle respire quand j'la regarde de mes yeux creusés. Elle a moins mal. Alors j'prends sa main, j'la serre. Je m'endors ou j'mévanouis de fatigue, j'sais pas. Mais j'sens que je m'écrase complètement dans le fauteuil avant de m'endormir, couverte de pansements et de patchs pour la douleur.

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