Si les jours de tempête créaient angoisses dans les cœurs angelenos, une réjouissance macabre agitait celui de Flint : des morts, donc des repas. La pensée était dégoûtante, mais il ne s’en scandalisait plus. Quelque part, aussi outré soit l’humain, c’est la vie et son cruel cycle. One man’s misfortune is another man’s opportunity. C’était, aussi, un des deux seuls aspects positifs. Scotché des cartons et des draps à ses fenêtres n’était pas fun, pas plus que les coupures de courant et l’éventualité d’inondations et de toits disant bye bye aux bâtiments qu’ils sont censés protéger ou encore les putain d’idiots de ses morts sur la route.

L’autre aspect positif était la neige. Insolite, rare, mais aussi triste preuve que le climat est fucked. Et Flint contemplait le spectacle de la neige sur une montagne qui, normalement, ne devrait en être recouverte outre extraordinaire phénomène métrologique. Elle partirait aussi vite qu’elle est arrivée.  Il faisait parti des idiots décidant que les mesures de sécurité ne s’appliquait pas à lui — ce qui est vrai car sa monstrueuse condition le permettait — et c’était un idiot accompagné d’une idiote, car Lexie aussi observait la vue. Il sortit son téléphone et ouvrit l’application caméra mode selfie. Hey, Lexie, prends la pose. et mitrailla sans se soucier qu’elle soit en position. Il rigola de puérile satisfaction en vérifiant les résultats Ta gueule est horrible sur toutes, c’est parfait.  et verrouilla puis rangea son iPhone avant qu’elle ne puisse voir les photos et tenter de les supprimer. Il regarda encore un peu autour de lui, maintenant qu’il avait vu le paysage enneigé, la trépidation s’était barrée. Par addiction, et par ennui, il s'alluma une clope. On se les caille un peu, non ? C’était sa façon de proposer de gentiment se tirer de là.

Ses épaules se secouèrent, peu familières à la température, et se haussèrent, contractées. De loin, il préférait l’habituel climat tempéré, aussi spectaculaire soit-il d’observer sa ville enneigée, et il était peu agréable d’ensevelir son corps sous autant de vêtements.
Marrant, joli, mais sans plus.
Au sourire de sa pote, irradiant de connerie, le sien naquit en réponse, peu rassuré, appréhendant la suite. Il fixa avec incompréhension le sac poubelle. Faire quoi ? et il le regarda être mis en place au service d’une idée déconcertante. Tu veux redescendre… avec ça ? Le manque d’alcool dans son sang l’empêchait de se hyper d’entrain, avoir un esprit trop clair face à l’inconnu force à considérer les éventuelles conséquences. Mais avec Lexie, déjà en place, il savait que l’en dissuader serait tache plus ardue que de luger.
Toi, pilote ? Ah, ça me rassure totalement. Ironisa-t-il en s’installant derrière elle. Flint se questionnait sur quoi faire. Tenir l’arrière du sac, se tenir à Lexie, comment même positionner ses trop grandes jambes. Est-ce qu’il y a même suffisamment de neige pour glisser.