Cela faisait 2 heures. Deux longues heures qu'Haiko se tuait au sport. Il finit sa séance avant de sauter dans les douches de la salle de sport. Haiko ne se gênait aucunement à lancer des regards lubriques aux hommes qui étaient avec lui. Il avait un sourire narquois au bout des lèvres, mais personne n'osait lui dire de cesser ces regards débordant de vices. Ça faisait un petit moment qu'il fréquentait cette salle de sport, suffisamment pour qu'on sache qu'Haiko était un nerveux. S'il avait envie de vous déshabiller du regard, il le faisait. C'était aussi simple que ça. Les malheureux osant protester finissait par disparaître. Enfin, pas tous et c'était ça qui était particulièrement étrange avec Haiko. Certains ne se gênaient pas pour lui dire ces quatre vérités en face, mais eux, bizarrement, restaient.

De toute façon, déchiffrer la psychologie d'Haiko demanderait bien trop de psychiatres. Le magicien se rhabilla rapidement d'un pantalon et d'un haut blanc, plutôt court. Il se dirigea jusqu'au miroir afin de remettre du gel dans ses cheveux magenta. Il prit la peine de se redessiner une étoile et une larme sous ses yeux doré. Il devait se présenter lors d'un spectacle dans l'aprem', de ce fait, il préférait déjà se préparer. À chaque fois, il squattait au moins 15 minutes cet emplacement dans le seul but de se faire tout beau et tout pimpant. Ça lui avait déjà valu quelques railleries, mais il s'en amusait.

Haiko sortit de la salle de sport, la première chose qu'il fit en franchissant les portes fut de saisir sa clope électronique. Il inhala une grande bouffée avant de la recracher en formant des cercles de fumée. Ça l'amusait et il ne lui en fallait pas beaucoup. Il traversa quelques rues avant de se poser près d'une statue. Il s'allongea de tout son long sur son socle. Ses yeux étaient rivés sur ses ronds de fumée. Cependant, malgré l'agitation qu'il avait dans les rues, il avait sentit un regard s'attarder sur lui. Il ne savait pas d'où il provenait et, d'ailleurs, il n'en était même pas sûr, mais il était rare que son instinct le trompe. Les secondes s'écoulèrent, sans que ce pressentiment ne le lâche. Il se décida de se redresser, tout en restant posé, le cul sur le socle de la statue. Son regard se posa sur plusieurs personnes avant qu'il ne comprenne d'où ce sentiment provenait. Dans la foule qui ne cessait de se mouvoir autours d'Haiko, il y avait une silhouette qui se démarquait des autres.