Raphaël est attentif. Il incarne la douceur protectrice d'un parent ou d'un grand frère.
Il est doux. Il est prêt à défendre les siens.
Mais les siens, c'est très souvent uniquement lui même.

Raphaël, il a péché pour le bien des autres.
Il porte le nom d'un archange parce qu'il est là pour sauver l'humanité.
Parce que devenir un monstre, c'est la première étape pour accepter l'état des Hommes.

Raphaël prend de mauvaises décisions, en tout connaissance de cause.
Il aurait pu être un protecteur, dans une autre vie. Mais pas aujourd'hui, non.
Simplement, être un monstre, c'est plus optimal si l'on compte survivre aussi longtemps que lui.

Raphaël, c'est pas forcément quelqu'un de mauvais, si on le juge sur ses motivations.
Il commet simplement des actes horribles pour ça.
La recherche, c'est sa vie.

Raphaël, il est trop curieux.
Il veut toujours tout savoir, tout comprendre.
Mais c'est ce qui lui coûtera cher, un jour, si il ne fait pas attention.

Raphaël veut toujours tout. Solutions. Relations. Nourriture.
Il veut. Il veut beaucoup. Il veut trop.
La collection, c'est son truc.

Raphaël est un peu mégalo, un peu égocentrique.
Il est celui qui trouvera la solution pour sauver la planète, qu'elle le veuille ou non.
Oui, c'est lui qu'on traitera comme le messie qui a soigné l'humanité de tout ses maux.

Raphaël veut transmettre ce qu'il sait aux autres.
Il veut être vu comme un professeur, un enseignant, un maître.
Mais il les voit comme plus bas que terre, comment pourrait il leur apprendre ?

Raphaël est toujours poli, toujours souriant.
Il est toujours aux petits soins pour que les gens utiles restent à ses côtés.
Son sourire, ses yeux, son charme naturel. C'est là le plus gros piège.

Né en région parisienne à l'époque ou les voitures n'existent pas.
Très jeune au début du nouveau siècle, sous le nom de Louis-Joseph.
Trop jeune pour partir à la guerre quatorze ans plus tard, sous les pleurs de sa mère.

Il découvre l'horreur. L'effroi. La cruauté. Le pire de l'humanité.
Mais il découvre la camaraderie. L'amitié.
Il correspond avec sa dulcinée de l'époque, Marguerite.

Ils sont promis l'un à l'autre à la fin de la guerre.
Il est issu d'une famille aisée, elle aussi.
Mais la vie n'a pas toujours envie.

Envie de faire plaisir, envie de respecter les décisions.
Envie de proposer une autre liberté aux deux tourtereaux qui ne s'aiment qu'à cause des mondanités.
Envie d'offrir à Louis-Joseph une nouvelle vie.

Un obus frappe au plus proche lors de la bataille du Chemin des Dames.
Louis-Joseph est touché par un fragment du missile qui s'est logé dans son estomac.
Un gâchis, vraiment, de perdre un jeune si prometteur.

Il marche, marche, marche et s'effondre.
Non loin d'une ferme de Buzancy, non loin du front.
Et la lumière apparût.

Sous la forme d'une femme, rousse, d'une quarantaine d'années.
Il était bien plus jeune, il pensait en rester là.
La nuit suivante ne fût qu'horreur et torture.

Il se réveille, vivant.
Plus de blessure.
Pas de douleur.

Mais une envie folle de manger.
Alors il dévore des pommes de terre qu'il trouve.
Puis des carottes.

Puis des œufs, qu'un fermier lui avait proposé.
Puis le maigre morceau de viande qu'il lui restait.
Puis le fermier.

Il le sent dans son être. Dans son âme.
Il se sent bien.
Il ne s'est jamais senti aussi vivant.

Et il ne reviendra pas du front.
Considéré comme mort.
Il disparaît de la circulation.

Il prend une nouvelle identité, signe ses papiers sous le nom de Gabriel.
Parce que tel un messager du divin, il se doit de délivrer la vérité.
Dévorer ceux qui lui permettront de se développer.

Il termine tout de même de belles études.
Des études sur les animaux. Les vrais. Ceux qui ne sont pas responsables de leur barbarie.
Eux qui sont bien moins dangereux que ceux qui ont inventés la poudre.

Mange, mange, mange, puis découvre ses serpenteries.
Mange, mange, mange, puis annule les pouvoirs et les talents.
Mange, mange, mange, puis quitte l'Europe.

Avant les drames du continent.
Avant d'être engagé à nouveau.
Avant d'être affamé, parce que les proies commencent à manquer.

Elles sont belles, les années 50.
Les belles voitures, les belles femmes, les belles expériences.
Les premières rencontres de monstres.

Le premier combat contre un protecteur.
La première fuite évidente.
La première blessure.

Dans les années 70, il quitte New York.
La belle vie dans le sud-est, c'est ce qu'il vise.
Et puis comme d'habitude, il finit par être retrouvé par l'un de ces crétins armés.

Ils ne comprennent pas qu'il est la solution.
Accepte d'être dévoré, offre ton corps et ton pouvoir à une machine plus grande que toi.
Ou confesse tes péchés et prie pour qu'ils t'adoubent.

Avec la trêve des années 90, il s'installe à Las Vegas, prend le nom de Raphaël.
Parce que là, il sait qu'il est en paix.
Parce que la grande transformation peut désormais suivre son cours.

Enfin, l'humanité prendra la bonne direction.
Le roi des idiots est mort.
La reine vivra.

Pseudo : Fonron
Âge : 28
Pronoms : il
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