Le sourire sur tes lippes égaye ton visage. Tu cherches la compagnie et l'amusement en bonne âme sociable que tu es. Si tu vois une personne esseulée, tu auras tendance à venir la voir, sans pour autant lui imposer ta présence si elle ne la désire pas. À moins que ce soit une de tes connaissances où tu te permettra de rester. Ton amitié peut être facilement acquise, ta loyauté un peu plus difficilement, mais quand tu la donnes, tu ne la reprends pas. Elle fait partie de tes plus hauts principes. Tu as du mal à mentir pour cela. Cacher la vérité est une chose, mentir délibérément en est une autre. Cela te crève le coeur, te pèse et grandit comme un abcès.

Tu peux être agaçant par ton côté décontracté et désinvolte. Où est le sérieux de ta fonction ? Crois-tu que tout ceci n'est qu'un jeu ? Non. Bien loin de là. Tu veux simplement pouvoir profiter de la vie quand tu en as le temps. Car qui sait de quoi sera fait demain ?
Ceux qui te connaissent savent que tu es appliqué, réfléchi ou responsable dans les bonnes situations. Tu aimes aussi la coopération. Tu te reposes dessus fréquemment. Et les individus solitaires t'hérissent les cheveux. L'union fait la force, nous ne sommes que des humains, pas tout à fait des surhommes. Superman est seulement dans la fiction malheureusement. Face à eux (les solitaires, pas les super héros), tu peux être têtu et obstiné, traits de caractère qui ressurgit aussi lorsque que tu es contrarié.

N'oublions de rajouter ta candeur à l'équation que tu es. Si elle est moins présente que dans ton enfance, tu restes un rêveur. Une sorte d'utopiste qui aimerai que tout finisse bien pour tout le monde. Un rêve un peu trop grand, un peu trop beau. Un optimisme qui affronte souvent le malheur la nuit, mais qui dira que tout ira mieux demain. Mais à force de côtoyer l'horreur, tes idées ne finiront-elles pas par être brisées ?  

Assis sur le rebord de la terrasse, tu observes l'entrainement de ta soeur, Alice. Un coup droit, suivi d'une rotation, coup en diagonale en partant du bas... Les enchainements se suivent, rapides. Tu restes là, presque admiratif. Dans ta tête, elle danse. Vive et précise. Tu aimerais atteindre son niveau qui te semble inatteignable. Un coup soudain sur ta tête t'arrache un "aie" placide. Tu te plains pour la forme, car tu n'as absolument pas eu mal. Tu voulais juste éviter que résonne trop fort le vide dans ta tête creuse. Tu lèves les yeux vers ton autre soeur, Chelsea. Elle a le regard sévère et son pied tape le sol frénétiquement. Tu comprends que la pause est finie. Tu n'as que 5 ans, tu ne comprends pas tout de l'héritage familial que l'on t'inculque progressivement et c'est avec la légèreté et la frivolité de l'enfance que tu prends ton propre morceau de bois pour répéter les mouvements de base.


L'école, c'est l'amusement et les amis. Les cours sont ce qu'ils sont, mais c'est toujours plus drôle avec les copains. Tu n'es pas une tête. Tu n'aimes pas étudier. Tu trouves qu'il y a mieux à faire qu'avoir mal à la caboche pour... de beaux points ? À l'adolescence, cela s'empire. Pourtant, tu n'es pas réprimandé par ta famille. Tes soeurs se moquent de toi, mais c'est un détail. Elles savent que, si elles veulent un bon repas, elles doivent se montrer un minimum aimables. Parce que, oui, c'est bien toi qui fait la cuisine à la maison. Ton ainée est trop occupée, l'autre a failli faire brûler la maison un jour. Vos parents... sont rarement présents. Tu sais pourquoi, même si cela te semble abstrait et fantasque.  Ainsi, même si tu ne fais rien pour les cours, même si tu passes une partie de ton temps à t'amuser, tu tiens la maison pour eux. Tu arroses les plantes, tu soignes le jardin, tu imposes une heure de ménage par semaine à tes soeurs parce que tu ne veux pas ramasser leurs cheveux dans le conduit de la douche. Et ce ne sont pas les tiens, puisque tu prends des bains !


Tu es né dans une famille de protecteurs. Alors pourquoi tu es confiné chez toi à servir de bonniche, à t'entrainer sans savoir si cela t'es utile, à t'amuser ou à t'ennuyer quand tu as du temps pour toi ? Parce que tu es protégé. Tu l'ignores, mais c'est le cas. Si tes parents ne sont jamais là, si Alice se donne à fond, si Chelsea est stricte avec toi... Tu vis encore dans la candeur que les autres t'ont offert. Mais la veille de tes 18 ans, cette candeur disparait. Chelsea accourt vers toi, à bout de souffle comme si elle avait fait le marathon. Tu déposes l'arrosoir que tu tenais dans la main. Tu comprends tout de suite que quelque chose est arrivé. Sinon, elle ne serait pas dans cet état, elle ne te montrerai pas ses ressentis. Vous allez à l’hôpital, montez dans la chambre indiquée. Raides sous la couverture, tu devines les jambes emplâtrées. Alice avait son regard perdu dans l'horizon que lui offre la fenêtre, mais à votre entrée, elle tourne sa tête vers vous.
Elle ne dansera plus.
C'est un fait indéniable.
Son niveau inatteignable va stagner et t'offrir la possibilité de la dépasser.
Ses yeux se posent sur toi. Un seul regard et tu sais. Tu es pris d'un soudain vertige. Tu es partagé entre la tristesse de la voir dans cet état et l'angoisse de l'avenir.  La satisfaction silencieuse d'enfin pouvoir faire tes preuves viendra plus tard.
Le pire en cet instant est qu'Alice avait eu les jambes broyées non pas à cause d'un monstre, mais d'un accident de la route. Elle se battait pour sauver des humains dont l'un d'eux venait de lui arracher son but. N'est-ce pas ironique...


Tes 18 ans dans la poche, tes études terminées et seul enfant maintenant capable de perpétuer l'héritage (Alice ayant perdu l'usage de ses jambes et Chelsea n'arrivant pas maitriser le souffle), tu t'en vas vers ta première mission d'apprenti. Tu affrontes la dure réalité de ce à quoi tu aspirais. Tantôt, tu regrettes d'avoir trop lambiné. Tantôt, tu te ravis d'avoir pu profiter. Maintenant, tu constates la brièveté de la vie. Alors tu donnes tout. La nuit, tu abandonnes ta candeur passée pour un sérieux que tu acquières au cours des batailles. Le jour, tu saisis le fil de la vie et jouis de ce qu'elle t'offre.

L'année suivante, tu fais la rencontre d'un jeune homme qui venait apparemment d'arriver. Ezechiel. Vous vous entrainez ensemble et faites un très bon binôme, mais rapidement il s'élève et rejoint son frère. Tu vois cela comme un objectif à atteindre. Pour pouvoir à nouveau assurer ses arrières, d'une manière ou d'une autre. Par contre, tu n'avais pas du tout imaginé la suite. Hissé au rang de gradé à 22 ans, tu te fais nommer écuyer par Mordred. Il te choisit pour des raisons qui ne t'étonnent pas. Et tu le remercies de la confiance qu'il t'accorde. En revanche, tu aurais aimé être nommé dans d'autres circonstances. Ainsi, tu veilles sur Ezechiel du mieux que tu le peux et ce depuis presque trois années.

Pseudo : Satsuki Nade
Âge : 27 ans
Pronoms : Elle, mais je passe à il parfois
Commentaire : Après un mois, je passe le pas de la porte et me voilà ! Je suis très indécise, donc j'espère me mettre rapidement d'accord avec moi-même... Mais le drama inrp arrive ~