dancing with the dark

feat Zack

Elle aimait la chaleur se dégageant des corps, collés au sien avec cadence. La frénésie avec laquelle ils dansent, oubliant toute réserve, tout complexe, se laissant entraîner au rythme de la musique et des autres. Les rires et les échanges d’un soir. Les sons et les lumières, étourdissants, éblouissants.

Azalée s’était éclipsée, pourtant, provisoirement. Il y avait des moments, dans ces soirées, où elle avait besoin d’un peu d’air.
Lorsque le brouhaha des conversations et de la musique devient assourdissant.
Lorsque les haleines chargées d’alcool se mêlent à l’odeur de la sueur.
Lorsque les visages se font trop proches et les mains trop insistantes.
Et, surtout, lorsque la proximité titille son appétit et que l’instinct de chasse se fait trop ressentir.
(lorsque l’avidité de la chair et la soif de sang s’entremêlent)

Mieux valait s’écarter, alors, de la source tentatrice.

La fraîcheur de la nuit l’aidait à remettre ses idées en place.
(et à refroidir ses ardeurs)
Fraîcheur, ce soir, n’avait rien d’une emphase et Azalée, probablement, n’était pas suffisamment habillée pour se sentir à son aise. Elle referma son gilet et resserra ses bras contre sa poitrine. Il ne lui manquait qu’une chose : de quoi l’occuper ou la réchauffer. Un verre aurait fait l’affaire, mais elle était sortie sans passer par le bar.

Une meilleure occasion se présenta d’elle-même : le garçon qui sortit à son tour était visiblement trop embrumé - par l’ambiance ou l’alcool, laissons lui le bénéfice du doute - pour remarquer sa présence, mais il n’en était pas moins séduisant. Et maladroit.
D’un geste souple, la femme ramassa le briquet égaré et l’approcha de la cigarette, flamme allumée. Azalée, se présenta-t-elle. Tu permets ? Révélant son intention première, elle emprunta le tube accroché à ses lèvres pour l’amener aux siennes. Fumer était devenu une habitude de soirée et était aussi efficace quand il s’agissait de résister à l’air frais. Et toi ? demanda-t-elle en lui rendant sa cigarette. Comment dois-je t’appeler ?

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feat Zack

Zack.

Elle parcourut le doux visage de son regard, s’amusant des mèches ébènes cascadant en tout sens, appréciant la lueur d’intérêt qu’elle lit dans les iris sombres et glissant le long de sa mâchoire, jusqu’à trouver les lèvres qui récupèrent la cigarette où elle avait posé les siennes.

Azalée décide que son prénom lui va à ravir, en plus d’être simple à retenir.

Il s’étouffe de sa fumée et elle d’un rire, trop tendre pour sembler moqueur. Il est saoul, probablement. Peut-être timide, également. Adorable, cependant. La demoiselle le trouve à croquer et, malheureusement, pas seulement au sens figuré, mais elle ne tuerait pour rien au monde un garçon aussi charmant.

Ses doigts effleurent les siens en s’emparant de la cigarette qu’il lui tend et, une fois à ses lippes, elle s’avança pour l’allumer à l’extrémité de la sienne. La fumée inspirée enflamma ses poumons, tandis que le rire, lui, réchauffa son cœur. Un de ses manques se trouvait comblé : le froid se faisait oublier. Le second l’était déjà : en quelques gestes, Zack occupait déjà ses pensées. C’est flatteur, de la part d’un si beau jeune homme. Sa bouche se courbe, joueuse. Merci, dit-elle en désignant la cigarette, lorsqu’elle l’éloigne pour expirer.

Tu es seul ? Le quittant à peine quelques instants des yeux, elle se décala pour s’appuyer à son tour contre le mur, non loin de lui. Ou plutôt, un léger rire lui échappa, tu étais ? Car ils étaient déjà deux, désormais, que ce soit le temps de fumer ou pour le reste de la soirée.

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Tout seul, confirme-t-il. Et ça ne signifie rien, mais ça signifie tout aussi.
Seul. Peut-être pour la soirée, uniquement. Ou peut-être au quotidien. L’important, c’était qu’il le soit maintenant.

Azalée ne craignait pas les représailles d’une petite amie vexée par la présence d’une autre femme. Pas plus qu’elle ne se considèrerait responsable d’une quelconque jalousie. Elle appréciait, cependant, la présence discrète et spontanée de Zack et qu’il soit seul laissait promettre qu’elle puisse en profiter davantage.

Moi aussi.  Elle tire une nouvelle bouffée cancérigène, avec un regard attendri par le sourire du jeune homme. La candeur s’empare du sien, quand elle reprend parole. Alors soyons seuls à deux, Zack. Si ma présence te convient.  Malgré le bénéfice qu’elle pourrait y accorder, la comédienne n’en doute aucunement.

Elle ne tarde d’ailleurs pas à engager la conversation, une lueur de curiosité dans les yeux. Dis-moi, Zack. Qui se cache derrière ce prénom ? Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? Qu’est-ce que tu aimes ? Est-ce que tu viens pour danser ou pour boire ou pour faire des rencontres ?  La véracité des réponses l’importe peu ; Azalée elle-même devrait mentir. Tout ce qu’elle souhaite, c’est échanger. Est-ce que tu aimes les fleurs ?  Et celle-ci, c’est seulement pour faire preuve de plus d’originalité. Et, aussi, parce qu’elle, elle les aime.

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