Effrayée. Comme une biche dans les phares d’une voiture, Solveig ne fuit pas. Elle reste figée face au danger.
Sol’ à peur de tout. Des éclairs, de la pluie, du noir, de la vie. Traumatisée par un événement qui l’a laissée marquée. Éméchée.
Comme un vase à la potelure brisée, Solveig fuit. Ses émotions courant sur sa peau comme les éclairs couraient les gouttes cette nuit fatidique. Elle hurle, chante, crie sa vie. Se fiche que ses écrits soient incompris.
Car qui pourrait comprendre l’horreur de la situation qu’elle à vécu. La pure terreur de ce qu’elle à vu.
Elle ne peut pas oublier, alors elle se force à enchaîner, les soirées, les verres, les cigarettes, et les nuits accompagnées, d’abord en mixité, puis tout simplement dans la féminité.
Sol est lesbienne, et fière de l’afficher, au dépit d’un père un peu trop conservateur, mais aussi un peu trop adulateur. Des parents incapable de comprendre totalement, complètement, uniformément, la douleur de leur fille, qu’ils ont vu si blessée après avoir été attaqué. Sans personne pour l’écouter. Des psy toujours plus alambiqués. Lui jurant que le monstre est dans ses pensées.
Alors, sans ses frères, elle s’est laissée aller.
Byeol, la petite étoile, à besoin d’être rallumée.

Jamais deux sans trois. Vous en vouliez un, les voilà.
Car Byeol pouvait toujours compter sur ses frères. Pour l’aimer, l’adorer, l’aduler, la mettre sur un pied d’estale quand elle vacillait, pour la porter haut, toujours plus haut. Elle ne pensait jamais redescendre, insolente innocence.
Byeol à mordu la poussière, plus violemment que jamais ne l’aurait pensé ses frères. Elle se souvient encore de l’asphalte sous ses doigts, de la pluie se mêlant à son sang.
Ce soir-là, le monstre a tué Byeol.
Solveig est née.
Crises d’angoisses, de panique, de terreur, de folie, on commencé à rythmer sa vie. Si sociable et souriante, la voici amorphe et renfermée.
De ses frères, ne restant que l’ombre d’une complicité.
Culpabilité.
Peut-être que si elle n’avait pas été alors… Non, non, voilà qu’il ne fait pas bon penser.
Alors que ses pensées commençaient à prendre la couleur de l’encre diluée, un nouvel événement l’a chamboulée. Disparu son frère aîné. Aux Amériques emporté. Alors à Sang Min elle s’est raccrochée.
Avant que lui, finalement, semble la fuir.
Solveig se laissa donc engloutir.
De renfermée, la voici violence, danse, et intense.
De désabusée, la voici brûlante, méchante et violente.
De tristesse incarnée, plus rien ne naît.
Si ce n’est des chansons. Aux paroles toujours plus importantes. Plus imposantes.
Dans les rues, Solveig explose, se découvre, s’ouvre. Dans ses bras, elle accueille à nouveau le monde qui aura tenté, par une fois, de la rejeter. De dernière de la classe, la voici à nouveau adulée, première de cordée, car elle a un rêve à décrocher.
Celui, de monstres et d’humains, être écoutée. Chantée. Criée. Hurlée.
A 18 ans, Solveig quitte la Corée. Bien décidée à rejoindre ses deux frères aînés.
Mais à peine arrivée, de noir vêtue elle s’est retrouvée, endeuillée. Seule face à ses pensées. Enfin, ça l’aurait été par le passé. Mais cette fois, Ezechiel était là. Soutien infaillible. Invincible. Ou tout du moins, c’est ce qu’elle se plaît à penser. Ne pouvant supporter l’idée que son second frère en vienne à lui aussi l’abandonner.
“Ce n’est pas de ta faute” elle répètera.
“Ce n’est pas de ta faute” elle cajolera.
Jamais deux sans trois.
C’est ce en quoi elle avait foi.
Maintenant, il ne lui reste plus que le désarroi.

Pseudo : Yeonie
ge : 24 ans
Pronoms : il/lui
Commentaire :J'vous aimes promis c'est pas un pikachu bis