Après votre fuite, c'est son rire qui parvient à tes oreilles. Tu le trouves beau et tu ne comprends pas les élans de ton coeur en ce moment. Le coup de foudre, ça n'existe pas. Tu en es certain. Tu as vu Chelsea pleurer toutes les larmes de son corps pour un type trop bête qui mettait des chaussettes avec des claquettes. Et pourtant, elle disait que c'était l'amour de sa vie avant de dire que c'était le type le plus débile qu'elle ait rencontré dans sa vie. Donc. En résumé. ça n'existe pas les coups de foudre, ce n'est que fictif.

La vieille dame ? Les cure-dents ? Tu as oublié d'écouter ce qu'il disait, perdu dans une mini-introspection de toi-même. En revanche, la suite, tu le comprends bien. Ton sourire s'étire quand il semble content de ce que tu lui as pris et qu'il te remercie. Il aime le contact physique, tu le déduis à cette main chaleureuse posée sur ton épaule.

Et puis vient la fin du quiproquo sur le thé. Tu clignes des yeux quand il t'annonce qu'il voulait du thé à boire, tout ce qu'il y a de plus normal. Mais alors, pourquoi avoir parlé soudainement de cela quand vous parliez de produits de soin pour cheveux et corps ? Tu es un peu perdu, mais tout prend son sens sur les petites mimiques que vous avez eu l'un et l'autre.

Par contre, il n'a pas non plus de stylo ou de quoi écrire. Toutefois, il sort son téléphone, demande un message. Tu entends déjà Chelsea te crier que c'est un signe !!! Mais tu ne te vois pas lui raconter ta vie. Donc tu fais disparaitre l'image mentale de ta soeur dans ta tête. Celle de l'inconnu est bien mieux.

- Ah... Oui, bien sûr. Ce sera plus simple en effet. Donne moi ton numéro.

Tu lui donnes la panier et tu rédiges le message, en toute simplicité. "Lait pour le corps au thé" suivie de l'adresse. Tu lui en envoies même un second. "Très bonne adresse pour les thés à déguster" suivi de l'adresse également.

- Au fait !

Tu ne veux pas qu'il parte tout de suite.

- Je peux connaitre le nom du gars que j'ai aidé ?

Gratuitement, en plus.
Alors qu'on était prêt à en découdre, en plus.
Un panier de bain et deux adresses excellentes pour le reste.
C'est la moindre des choses d'au moins connaitre son nom, non ?
À moins que cela brise la magie du rêve.
En même temps, un rêve dans un supermarché, au rayon shampoing. Franchement. On a vu mieux.

- Moi, c'est Eden.

Tu lui donnes déjà le tien, même si... Il n'en aura très certainement que faire.

Nan vraiment, quelle journée incroyable. Si on m’avait ce matin que j’allais jouer à pierre papier ciseau, perdre, recevoir quand même le gain pour finalement le laisser tomber par terre et être au bout de ma vie, avant de partir en galopant comme un voyou à cause d’une vieille dame avant de partir en fou rire, et le tout accompagné d’un jeune homme franchement mims, même si au début, je l’avoue, je l’avais un peu dans le nez, eh bah je l’aurais pas cru.


Mais je suis bien forcé d’admettre qu’il m’a bien aidé. Et encore “forcé” est un bien grand mot. Je reformule par ; “j’admet volontier” tout comme je lui donne volontier mon numéro de téléphone que je viens tout juste d’apprendre par coeur. Je suis encore peu habitué à l’utiliser mais, on s'adapte. Je reçois le message, sautille d’un pied sur l’autre tellement je suis content de la réception et de connaître mes prochaines destinations. Même si en vrai, je n’ai aucune idée de la direction à prendre en sortant du magasin.


Je cligne des yeux, relève la tête.


▬  Eden ? Le smile qui fleurit sur mes lippes. Bientôt les paillettes qui pétillent autour de moi. Bien sûr, merci beaucoup Eden, tu me sauve la vie ! Je lui tends la main Je m’appelle Fye… Oh attends, du coup je peux rajouter “Eden” à mes contacts. Comme ça, je saurais que c’est toi au prochain message. Oui, je pars direct du principe qu’on s’enverra des messages. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve que c’est plus sympa que de laisser ce contact au fin fond du répertoire. J’en profite pour lui répondre par un smiley baleine et un autre de pouce en l’air. Vraiment, ce genre de bidule m’éclate au plus haut point. Trop fort la technologie. Je relève les yeux, le regard adoucit.


▬  Je vais filer, le temps que je trouve les adresses, ça risque bien de fermer haha ! Je pivote, cherche les caisses du regard. Ah elles sont là- bas. Pas trop de monde, avec un peu de chance, je serais rentré avant Gaby ce soir.  Je te revaudrais ça Eden Un clin d'œil et je lui tape sur l’épaule avant de rejoindre la file pour payer. En attendant, je vais essayer de trouver grâce au super GPS, le prochain itinéraire à prendre. Même si là, j'y comprends pas grand chose.