Un œil observe, attentif, détaillant chacun des éléments qui te constituent. L’objet est d’une rare qualité il faut dire, une de ces trouvailles comme on en fait rarement. Il y a dans le visage, des traits qui forment une apparence amicale, qui mets à l’aise, qui donne envie de s’y intéresser. Il y a une certaine candeur dans l'œuvre, donnant cette fausse impression de sécurité que l’on pourrait presque se laisser charmer, se laisser enjôler par son aspect inoffensif.

Mais le bois est vermoulu, rongé, transperçant de part en part le cœur de la structure, que l’on remarque en grattant un peu la peinture. Une vision affligeante, provenant d’un manque d’entretien évident de la part de son créateur qui semble l’avoir délaissé des années, sans y porter la moindre attention.

Tu es cet objet, Niall.
Tu veux sourire, te rapprocher des autres, trouver des gens amicaux qui seraient capables de combler ce manque en toi. N’est-ce pas triste que d’avoir été évidé de ta substance par les attentes d’un parent trop exigeant? D’avoir travaillé dur, des heures durant pour au final n’avoir aucune reconnaissance? ça te ronge de l’intérieur, tu veux combler les trous, réparer les fissures.

Alors tu cherches tant bien que mal des personnes qui pourraient combler ça, qui pourraient t’aider à combler ce manque flagrant de confiance en toi qui t’aveugle, t’empêche de voir que tu n’as pas besoin de l’approbation des autres. Tu fournis de toi-même les ficelles avec lesquelles on peut te manipuler, à l’instar d’une marionnette.
Pourtant, tu ne les donnes pas à n’importe qui, n’étant fidèle qu’à un nombre restreint de personnes, un bon suiveur qui ne laisse pas les mauvais dires influencer les liens qu’il a formé.

Certains pourraient dire que tu es incapable de prendre des décisions par toi-même, et peut-être auraient-ils raison. Mais ceux-là même sont ceux qui ont eu la chance d’être écoutés, ceux-là même qui ont eu la possibilité d’être eux-mêmes pendant toutes ces années. Tu les envies, car ils sont libres d’eux-mêmes, qu’ils ne sont pas de simples loques tiraillées par cette faim qui gronde, qui consume les entrailles au point de devoir lutter contre son instinct le plus basique de monstre avide d’un morceau de chair.

Et tu te mets à les détester, car tu arrives à te convaincre qu’eux, au moins, ils auraient assez de tripes pour résister, qu’eux au moins, ils n’ont pas eu à affronter la solitude. Ceux-là, tu veux leur faire connaître ce que c’est d’être à ta place.

Ce n’est pas que tu veux leur faire du mal, mais tu te complais au final, à croire qu’il n’y a rien que tu puisses faire pour te sauver. Il y a longtemps déjà que tu ne te considères plus comme humain, que tu considères les monstres comme ta nouvelle famille, malgré le fait que tu prennes soin de cacher aux yeux du monde ta vraie nature, tel un hypocrite qui ne souhaite pas que ses mensonges soient découverts.

Et pourtant, malgré tout ça Niall, tu veux quand même aider ceux que tu apprécies, qu’ils soient humains ou monstres. Tu veux leur apporter ton aide s’ils en ont besoin. Après tout, on peut être un monstre sans être dépourvu de compassion.

Tu es une lune, Niall.
Tu voudrais briller comme le soleil, mais au final, c’est en le reflétant et en dépendant de lui, que tu es vu et admiré sous ton plus beau jour.

Seattle; 1992-1999 et San Francisco; 2000-2009

Y a t-il grand chose à dire par rapport à ta naissance? Ce n’est rien de plus que le fruit d’une union entre deux personnes après tout. Une mère venant du pays, un père venant d’une autre contrée, voilà ce qui constituait basiquement le cadre familial dans lequel tu as grandi.
à première vue, cela peut paraître plutôt stable, une famille qui se tient, avec un enfant unique, au beau milieu de Seattle.

Mais que se passe-t-il si l’on commence à regarder un peu plus en profondeur? à vouloir aller en-deçà de la surface, on découvre bien souvent des choses qui nous rebutent, qui nous font comprendre que le paraître est une chose redoutable.

Alors, où est-ce que cela a commencé à ne pas être correct? à l’école? Niall n’y a jamais eu de réels soucis. C’était un élève studieux à vrai dire, pas de bruit en classe, silencieux, un peu trop même, alors qu’on l’aperçoit à plusieurs reprises, dans la lune, le regard traversant la fenêtre, pour oublier sa présence presque immédiatement.
On ne le voit pas, on ne l'entend pas.
Niall n’arrive pas à se faire réellement d’amis de façon durable, notamment à cause des déménagements constants qui vont marquer son enfance, préférant alors se plonger dans les puzzles et les livres en tout genre, mais particulièrement ceux traitant d’entomologie.
Passant le plus clair de son temps à chercher des insectes sur les murs ou le sol, seul, fuyant le contact avec les autres. Bon élève, il finira premier de sa classe à plusieurs reprises.

Mais alors, si cela ne vient pas de l’école, il doit y avoir autre chose, pas vrai?

C’est en regardant du côté du domicile familial que l’on peut trouver la réponse. Niall a des parents, oui, mais il ne ressent aucun amour de la part de ces derniers. Sa mère, trop occupée dans son travail, n’a pas le temps de s’occuper de son fils, tandis que son père, place sur lui des attentes bien trop lourdes pour ses épaules, n’hésitant pas à crier sur lui et l’humilier lorsque les résultats scolaires semblent à la baisse, sans jamais lui accorder la moindre reconnaissance lorsque les résultats sont au plus haut.

Un environnement toxique, sans aucun répit lorsqu’il se trouve à la maison.

Los Angeles - 2010 à nos jours

La vie loin des parents est apparue telle une libération à l’époque, l’absence de cette présence malfaisante aux alentours, un véritable soulagement, même si les cicatrices étaient encore présentes, et le mal continuait d’agir. Incapable d’être parfait dans ce grand environnement social qu’est l’université, la vie dans cette petite chambre d’étudiant, toujours seul.
Tu mènes ton train de vie, névrosé, tu te dis que peut-être tu pourrais prouver une bonne fois pour toute que ton père pourrait être fier de toi, si tu réussissais, si tu avais autre chose à faire que te retrouver à cet endroit, dans le pire moment possible, avec dans ton champ de vision, un de tes camarades, un de ces populaires d’université, crevant de la main d’un espèce de grand type à la queue de scorpion. L’ironie, c’est que même comme ça, ton père ne sera jamais fier de toi.

T’as à peine le temps de comprendre ce qui est en train d’arriver, à peine le temps de crier, d’appeler à l’aide, (pourquoi tu le ferais après tout?),
Que c’est à ton tour d’y passer, de t’écrouler au sol, balancé dans un coin de ruelle au détour de Skid Row. Franchement, qu’est ce qui t’as pris d’aller par là?

L’enfer brûle tes veines,

ça te fait vomir,
tourner la tête,
t’as cette impression que tout va s’arrêter, que ta vie pitoyable va prendre fin de la même façon qu’elle a commencée, sans aucun putain de sens.
ça te fait serrer les dents, t’as déjà l’impression d’halluciner lorsque tu sens ton corps se vider. Et bientôt l’endroit fut envahi par ce petit essaim bleu, faisant disparaître de la surface de la terre le corps qui se trouvait à proximité,

Et t’amènes à te lever, pour vivre une journée de plus.

La crainte, l’incompréhension au début, tu le sais que quelque chose à changé en toi, tu le sais qu’il y a désormais cette faim qui te tiraille, qui brûle tes entrailles chaque semaine, te forçant à sortir chasser. Et n’importe quoi fait l’affaire, tant que ça te permet de tenir plus longtemps.

Pourquoi pas même certains de tes semblables, ceux qui ne font pas partie du clan? De toute façon, c’est survivre ou mourir désormais, tu l’as bien compris lorsque tu as dû te battre contre ce protecteur… Enfin, se battre est un bien grand mot, car tu as plutôt fui, comme un lâche.

Dans le clan de l’envie, l’anarchie règne en maître, alors il faut y trouver sa place, quitte à s’allier et trahir pour ne pas se retrouver tué.

Et aujourd’hui?

Tu n’es pas spécialement fan de l’idée de chasser pour l’envie de chasser, restant discret, mais tu as eu cette occasion, cette chance de devenir plus fort, sans que tu t’en rendes compte, les gens semblent hypnotisé par les papillons, les suivent, alors tu les utilises pour amener la nourriture à ta portée, ou éloigner le danger que représente les protecteurs.

Et tu veux croire en cette nouvelle incarnation du péché de l’Envie, ce nouvel espoir que des choses peuvent changer, que tu n’ais plus à craindre l’anarchie et la trahison. Tu t’es juré de devenir fidèle à la nuée.
Car peut-être qu’enfin, tu auras une place là où tu seras reconnu pour ce que tu vaux.

Pseudo : Minho
Âge : 23 ans
Pronoms : Il/Lui (He/They en anglais)
Comment tu nous a connu : *fait coucou à Fye et Eden*
Commentaire : Alors, euh... pingouin! ... mince, j'ai encore paniqué.