Peu adepte du juste milieu, Claus est le roi des extrêmes. Depuis toujours le garçon a du mal à dompter ses émotions que ses dernières soient d'ailleurs dans le négatif que son inverse. Eduqué dans une famille possédant deux facettes il a toujours eu du mal à ne récupérer que les bons côtés. Un paternel aussi dur et incisif que l'acier tandis que sa mère prônait la douceur et la gentillesse. Coincé dans sa bulle il se contentait de regarder et d'assimiler ce qu'il ressentait face à ces deux opposés.

Froid et antipathique au premier coup d'œil, l'homme ne fait pas véritablement sensation ( en bien ), dès les premiers échanges. Son regard d'obsidienne est teintée de cette allure hautaine que jamais il n'a réussi à déposer. Pourtant, rien n'est fait de manière volontaire, tout n'est que question de ressentie, d'une empathie extrême, d'un esprit renfermé comme jamais.
Claus n'est point timide, il est simplement recroquevillé sur lui-même, préférant éloigner que rapprocher, surveiller que côtoyer. La confiance en soi étant une denrée rare le protecteur n'a découvert que cette froideur aussi intense que son souffle pour donner cette impression de puissance, de force, de poigne qu'il essaie tant bien que mal de toujours afficher.

Pourtant, l'iceberg n'est pas pureté, sur sa carcasse des fissures se forment au fur et à mesure du temps. Difficile pour lui de toujours se dissimiler sous cette armure de glace, ce regard perçant. Car le garçon apprécie l'humour et en dispose assez pour voir son esprit sans cesse assaillit par des jeux de mots qu'il aimerait lancer avec aisance. Cette chaleur, cette petite flamme brûlant dans sa poitrine. Il aimerait être convivial, se montrer avec légèreté, arborer un sourire sincère ou tendre la main avec certitude. Fatale pour lui que l'éducation de son père ait réussi à s'inscrire dans son âme, se forger en elle. Seule sa rage peut encore fondre le glaçon.
Sanguin, Claus est de ceux qui ne parviennent guère à contenir cette férocité qui les anime. L'homme est susceptible, il part au quart de tour lorsqu'il entend ou voit des choses lui étant insupportables. Ses mains se crispent, ses sourcils se froncent et le voilà sur le devant de la scène. Heureusement, son choix professionnel diurne ainsi que son rang la nuit lui offrent de maintes occasions de laisser parler cette haine, que dès lors, il ne cache plus.

Bien que dompteur de glace le paladin a aussi un besoin vital de chaleur humaine, comme un réflexe pour maintenir un tant soit peu la force de sa flamme intérieure. Difficile à convaincre, il est une tâche ardue d'obtenir sa confiance tant elle est précieuse bien qu'une fois cela fait, félicitations, vous voilà en compagnie d'un allié de taille. Loin de lui l'idée de prendre de vos nouvelles tous les jours, non, il est celui sur qui vous pourrez compter, que vous pourrez appeler n'importe quand et ce même si de lui-même, il ne le fera pas, encore et toujours enseveli sous la blizzard qu'il a lui-même formé. Vous serez dans son esprit son cocon de sûreté pour lequel il ne cessera de déposer ses pensées bienveillantes, son atout vital.

Le son des épées qui s'entrechoquaient résonnaient dans la pièce d'entraînement quand soudain un bruit se fît entendre. Le corps du jeune garçon d'une dizaine d'années venait de chuter au sol. In extremis sa bouche parvint à masquer les gémissements suite à la blessure ; recroquevillé il se tint le bras sur lequel son corps avait amorti. Le silence douloureux persista une poignée de secondes pour être finalement brisé par le soupir du paternel, ce dernier jetant son arme au sol non loin de la dépouille blessé de sa progéniture. Claus, allongé avait cette douloureuse sensation, celle que l'air lui-même venait serrer sa gorge pour accentuer sa faiblesse que l'attitude de son paternel retranscrivait.

Keating. Un nom, son nom ; celui d'une lignée qu'on lui a appris à respecter. Une famille reconnue chez les protecteurs à travers le monde, acclamé pour les différents combattants qu'elle offrait tous plus doués les uns que les autres. Le paternel de notre protagoniste était d'ailleurs la parfaite image du « Keating ». Talentueux, fort, sûr de lui, jamais il n'avait semblé hésiter ou même trébuché. Né de cette illustre famille, Claus eut dès son premier souffle une chape de plomb posé sur ses petites épaules de bambin. Il allait — devait devenir un protecteur et peu importe ce que cela pouvait lui en coûter.

C'est au sein de la vile de Genève, au bord du lac que le garçon passa son enfance ainsi que son adolescence. Tout était alors rythmé par les voyages de son progéniteur, le paladin Tristan de cette époque. Claus se souvenait de le voir partir, d'apercevoir l'arrivée de son oncle pour prendre la relève sur son apprentissage tandis que la froideur de son cœur se formait d'autant plus. Il devait briller, autant sous les rayons scintillants du soleil que sous la lueur néfaste de la lune. Pression, obligation, carcan d'un nom que lui-même ne portait même plus en estime certains moments.

Maman. Au milieu de cette vie obscurcie une petite lueur de chaleur persistait ; celle de la femme qui lui avait donné la vie. Simple humaine sauvée par son futur mari, elle avait apprit à aimer pour une raison mystérieuse le Keating sur lequel elle était tombée, assez d'ailleurs pour lui offrir un enfant. Prunelle de ses yeux elle ne parvint jamais à se faire entendre, voix altéré par l'esprit imposant de son concubin. Toujours Claus eut l'impression qu'elle était derrière lui, elle le relevait, le soutenait, le félicitait. Elle offrit toute sa force vitale pour son fils afin de le faire atteindre des sommets. Elle le voulait, tel était son rôle de mère.

Son parcours, malgré ce soutien indéfectible fût malgré tout pavé d'embûches. La faiblesse de son corps rendait tous les entraînements plus difficiles, son asthme le forçait à se reposer à maintes reprises. Bien que tangibles, visibles, personne de son entourage ne posa une attention particulière ou lui dénicha des excuses ; il devait continuer, il était un Keating.
C'est ainsi qu'au fil des années il apprit à se comprendre lui-même face à l'adversité, il devait agir avec ce qu'il avait. Jamais il ne put avoir de véritables amis, pas une fois il eut l'occasion d'agir comme un enfant — adolescent normal. Diplômé avec succès il en fît de même au sein des protecteurs, devenant l'Ecuyer de son paternel. Certains criaient au favoritisme cependant Claus savait, lui, que son père était bien trop frigide pour se permettre un geste de cet acabit envers son propre fils. Il l'avait mérité.

C'est ainsi que les choses se déroulèrent durant de nombreuses années. Le protecteur apprit vite le rythme du quotidien de ceux choisis pour défendre l'humanité face aux horreurs de la nuit. Bien que toujours peu à même de profiter de la vie il sembla s'épanouir d'avantage au fil du temps. Certains diront même qu'il eut une relation amoureuse de ses 20 à ses 25 ans, cette dernière allant même jusqu'à un échange de bagues mais jamais il n'en parla. Le bijou trône toujours autour de son doigt mais il ne dit pas un mot sur le sujet. A 28 ans en revanche, les choses prirent un tournant décisif ; lors d'une chasse avec son père, ce dernier se décida à attaquer un monstre qu'il pistait depuis une décennie. Animé par la rage, la tête pensante des Keating ne réalisa que trop tard la stupidité de son geste, perdant la vie sous les yeux de son écuyer, son fils, sa progéniture.  

La tristesse ne fît aucune visite dans l'esprit de Claus à qui on avait enseigné la tdure réalité du rôle qui les incombait. La réaction de sa mère en revanche lui brisa le cœur, elle sembla comme perdue, attaquer par la vie en personne. Le choc éveilla une maladie probablement endormie en elle ; au fil du temps sa mémoire s'étiolait et ce constat brisa le cœur de son fils pour qui elle était tout. Usant des moyens familiaux il prit ainsi la décision de s'installer à Los Angeles — lieu où son géniteur était décédé — avec elle, soutenu par un soutient médical lors de ses absences en journée mais aussi et surtout la nuit. Car ironie du sort que de voir le garçon remplacer son père au rôle de « Tristan » quelques temps après sa disparition.

Sept années à présent que les choses se déroulent ainsi, l'homme se défoulant la nuit en libérant le monde des engeances tandis que le jour il travaillait afin de continuer à offrir le meilleur à celle qui lui avait donné la vie mais... pour combien de temps ?

Pseudo : Jokht !
Âge : 31 ans, quelle douleur de l'écrire.
Pronoms : il.
Commentaire : Content d'être tombé sur le forum qui m'a tout de suite attiré ! Le codage est aussi doux que très beau, bravo à vous ! Je complète la fiche très vite !